lundi 8 décembre 2008

Anaïs Nin-Journal d'enfance

Les journaux d'Anaïs Nin sont dans ma liste de livres depuis très longtemps. En fait, ils y étaient déjà avant même que je sache qui est Anaïs Nin. L'autre jour, je me suis décidée à emprunter son premier journal d'enfance (ce n'est pas celui sur l'image, toutefois). J'avais aussi emprunté son premier journal, mais j'ai dû le remettre à la bibliothèque car je l'ai renouvellé trop souvent. Enfin !
The diaries of Anaïs Nin have been on my list of books to read for so long. They were there even before I knew who exactly was Anaïs Nin. The other day, I decided myself to take her first childhood diary (it's not the one on the picture, though). I also had taken her first diary, but I had to give it back to the library because I had taken them for too long. Anyway !
Anaïs Nin fût une petite fille déracinée. Dès qu'elle a eue onze ans, elle a émigré aux États-Unis en compagnie de sa mère et de ses deux frères. La séparation d'avec son père fût extrêmement difficile.
Anaïs Nin has been a uprooted little girl. At eleven years old, she has been forced to migrate to the United States with her mother and her two brothers. The separation with her father has been very hard for her.
Le résultat de cette séparation: une fille particulièrement mélancolique, amère, rêveuse et sérieuse, mais surtout d'une maturité que peu de gens atteignent dans leur vie. Elle s'abandonnait avec beaucoup plus de facilité à la tristesse qu'à la joie.
The result from this separation has been a melancholic, bitter and dreamy girl, but most of all a very mature person, more mature then many adults. She was most likely to abandon herself to the sadness then to the joy.
Je dois avouer que son journal était extrêmement pénible au début. Toujours de la tristesse, de la mélancolie. Mais je suis heureuse d'avoir persévéré, car dans la deuxième moitié du livre, on peut la voir commencer à s'épanouir et à avoir un peu plus confiance en elle. Elle commence à s'ouvrir un peu plus au monde.
I must admit that her diary has been extremely boring in the beginning. Always sadness, melancholia. But I'm glad I continued, because in the second half of the diary, we can see she starts to open herself to the world, to feel more confident in herself.
Ironie que je me devais de souligner: « Confident que j'aime, me promets-tu de toujours garder mon coeur que je t'ai donné, les pensées qu'à toi seul j'ai exprimées ? Oh ! Réponds-moi ? Oui, n'est-ce pas, quand même je suis sûre que personne ne voudra t'écouter si tu te mettais à dire tout ce que je t'ai donné ou confié. Non, personne n'écouterait les idées d'une folle comme moi.» (p.120)
This extract is so ironic, I need to translate it (sorry again, translated by myself):«Confidant that I love, do you promise me that you will always keep my heart that I gave to you, the thoughts that I said to you only? Oh ! Answer me ? Yes, isn't it, anyway I am sure that nobody will want to listen to you if you started saying everything I gave or said. No, nobody would listen the the ideas of a crazy person like me.» (p.120)
Après une réflexion particulièrement mature pour son âge sur le divorce, Anaïs écrit ceci: «Maintenant plus calme j'ai relu ces pages, mais j'ai pensé que si, après que je ne serai plus, quelqu'un venait (par une indiscrétion que je pardonne d'avance) à lire ces lignes, il dirait: Cette enfant, pour penser au divorce de cette manière, doit avoir lu cela quelque part. Non, et malgré mon âge je connais la vie, je peux juger le monde rien qu'en le voyant qu'une fois.» (p.152) C'est exactement ce que j'ai pensé avant de lire son post-scriptum. Cette fille était vraiment particulièrement mature pour les douze ans qu'elle avait alors.
After a particularly mature thought for her age about divorce, Anaïs writes this: « Now I calmed down and reread these pages, and I thought that if, after I die, somebody came (by an indiscretion that I pardon in advance) to read these lines, he would say: This child, to think about divorce this way, must have read it somewhere. No, and despite my young age I know life, I can judge the world by just seeing it once.» (p.152) This is exactly what I thought before I read her post scriptum. This girl really was mature for her twelve years old.
Anaïs Nin écrivait particulièrement bien pour son âge, quoique souvent trop dramatiquement: «Certes je ne crois pas que personne puisse comprendre la tristesse qui habite mon âme, je souris, je ris comme tout le monde, mais chaque sourire est une larme de plus qui se concentre dans mon âme jusqu'à ce qu'éclatent ces perles d'amertume sur ces pages où elles restent» (p.156)
Anaïs Nin also wrote particularly well for her age, although often it was too dramatical: «Sure I don't think anybody will ever understand the sadness of my soul, I smile, I laugh as anybody, but each smile is an additionnal tear that's concentrating itself in my soul until it bursts into bitterness pearls on theses pages where it stays.» (p.156)
Dans l'ensemble, je donne une note de 2,75/5 pour ce livre.
Altogether I give 2,75/5 for this book.
Je vous laisse avec deux des nombreuses poésies qu'Anaïs Nin a écrites durant son enfance:
I leave you with two of the several poems Anaïs Nin wrote during her childhood (Of course, I'm not translating them, I'm not good enough).


Oh, Océan sévère
Aux couleurs de ciel en colère,
Qui semble gémir jour et nuit
Avec un lent murmure comme un rêve qui fuit.
Oh, Océan sévère
Qui semble pleurer la folie
De ce monde que l'on dit joli
Et qui gronde lentement et se venge
Dans une plainte éternelle et étrange.
Oh, Océan sévère
Qui berce une force impuissante
Contre cette terre pleine de joie trompeuse et incessante.
Oh, Océan sévère
Qui berce une ambition étouffée
Qui semble vouloir s'élancer
Et engloutir dans un éternel oubli
Cette terre objet de son juste courroux,
Alors, oh! Océan sévère,
Tes tristes plaintes et tes larmes seront taries,
Et tu deviendras une caresse au lieu d'un océan en furie.


(8 décembre 1915, douze ans) p.179
(December 8th, 1915, twelve years old) p.179


CES YEUX


Ces yeux gris si doux
Quand on n'est point fous.
Ces yeux si terribles
Quand on le mérite
Ces yeux qui percent la nuit
Pour me suivre quand je fuis,
Ces yeux sombres qui percent
Mon coeur;
Ces yeux tentants que parfois je fuis pour leur trop grande douceur
Hélas où me cacher ?
Le mal fait, ils sont si fâchés !
Et le bien, si doux, si bon,
Tant que mon coeur se fond.
Et les yeux-illusion peut-être,
Ce sont ceux de la conscience
De mon être.


(À Arcachon, 9 ans) !!!! p.131
In Arcachon, 9 years old) !!! p.131

Aucun commentaire: