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mardi 10 juillet 2012

La maison hantée et autres contes fantastiques

Les éditions C.E.C., 1996
Collection : Grands textes
200 pages

Quatrième de couverture :

Imaginez-vous donc si je restai pétrifié, lorsque ma chandelle à la main, je vis là, sous mes yeux, tous ces barreaux se mettre à tourner d'eux-mêmes comme des toupies, avec un bruit de machine en rotation, sans que personne autre que moi fût à portée du lit.
Et, pendant ce temps-là, les vitres teintaient, les cuillers sautaient, toute la ferblanterie de la maison jouait du tambour, et les pommes de terre dansaient une sarabande diabolique dans tous les coins.


Le livre contient :

11 contes fantastiques :
  • La ceinture de mon oncle
  • Le rêve de Barthe
  • Le revenant de Gentilly
  • La maison hantée
  • Le rêve d'Alphonse
  • Un fantôme
  • Une vision
  • Coq Pomerleau
  • Le diable des Forges
  • Titange
  • Le loup-garou
Des exercices, des analyses, un tableau synoptique, un résumé de la vie de l'auteur, un énoncé des caractéristiques du conte fantastique, etc.

Mon commentaire :

J'avais déjà lu quelques-uns des contes fantastiques de Louis Fréchette lors de mon cours de français 3 au cégep, et j'avais bien aimé leur petit côté typiquement québécois. Le langage de certains personnages, et en particulier de Jos Violon qui revient dans deux des nouvelles (Ti-Coq et Le diable des Forges) est succulent. C'est du joual pur et dur, comique et parfois difficile à comprendre. Je me suis amusée à lire certains passages à voix haute tellement je trouvais cela amusant.
Louis Fréchette reprend dans ses contes fantastiques plusieurs mythes et légendes québécois tels que le Diable des Forges, la Chasse-Galerie ou le loup-garou pour certaines de ses nouvelles, tandis que dans les autres, il parle plutôt d'apparitions, de revenants, de fantômes, d'esprits frappeurs, de rêves et de prémonitions. Dans plusieurs de ses nouvelles, Louis Fréchette donne une explication ou alors la laisse planer pour qu'on puisse rire du personnage qui raconte son histoire. C'est particulièrement le cas dans Coq Pomerleau et dans le Diable des Forges, deux nouvelles que j'ai particulièrement appréciées.
En somme, que ce soit pour replonger dans notre histoire et dans notre patrimoine culturel ou pour vous donner de nouvelles histoires de peur à raconter sur le bord d'un feu de camp, La maison hantée et autres nouvelles fantastiques est le livre idéal.

Extrait :

Voici un extrait pour vous montrer un exemple du langage de ce cher Jos Violon :

Parce que faut vous dire, les enfants, que dans ce temps-là, c'était pas le John Munn ni le Québec qui nous montait au Morial. On faisait la route en canots d'écorce, par gang de trois, quatre, cinq canots, en nageant et en chantant qu'y avait rien de plus beau.



À c't heure, bondance ! y a pus de fun à voyager. On part, on arrive : on voyage pas. Parlez-moi d'y a vingt-cinq à trente ans, c'est Jos Violon qui vous dis ça ! C'était queuque chose, dans ce temps-là le méquier de voyageur !


Le Coq qu'avait jamais, lui, travelé autrement qu'en berlot ou en petit cabarouette dans les chemins de campagne, avait pas tout à fait la twist dans le poignet pour l'aviron ; mais on voyait qu'y faisait de son mieux pour se dégourdir.


Avec ça qu'y devait avoir de quoi pour se dégourdir le canayen en effrette, parce que, de temps en temps, je le voyais qui se passait la main dans la chemise, et qui se baissait la tête, sous vot'respec', comme pour sucer quèque chose.


Je croyais d'abord qu'y prenait une chique, mais ya des imites pour chiquer. On a beau venir de la Beauce, un homme peut toujours pas virer trois ou quatre torquettes en sirop dans son après-midi.

mercredi 19 octobre 2011

Aleph

Titre original : Aleph
Éditions Flammarion
Année d'édition : 2011
311 pages

Résumé de l'éditeur :

Décider. Changer. Se réinventer. Agir. Expérimenter. Réussir. Oser. Rêver. Gagner. Découvrir. Exiger. S engager. Penser. Croire. Grandir. Appartenir. S'éveiller.
Nous avons parfois besoin de retrouver un sens à notre vie, de lui redonner souffle et équilibre. Et si un livre avait le pouvoir de vous faire découvrir un monde nouveau ? Et si, grâce à la magie des mots et d'une histoire, vous commenciez un nouveau chapitre de votre vie ?Aleph est ce livre. Aleph est un voyage qui pourrait bien changer votre existence.

Mon résumé :

Arrivé à une certaine étape de sa vie, l'auteur a éprouvé une sorte de malaise, d'insatisfaction par rapport à sa vie. Il s'est mis à sentir qu'il ne s'était pas pleinement réalisé dans cette incarnation. Dans une nouvelle tentative de partir à la découverte de lui-même, Paulo Coelho a décidé de rencontrer ses lecteurs et de faire une grande tournée de séances d'autographes. Il a entre autres décidé de traverser la Russie à bord du Transsibérien, où il a fait la rencontre d'Hilal, une jeune fille de 21 ans avec qui il ressent un lien peu commun. Il découvre alors en pénétrant par hasard dans l'Aleph, le lieu où tous les mondes parallèles se rejoignent, qu'ils se sont aimés dans le passé, mais que Paulo a trahi Hilal d'une façon atroce. Il tente alors de prouver à Hilal tout son amour et d'obtenir son pardon pour surmonter son sentiment de malaise.

Mon commentaire :

Lorsque Karine d'Ivy-agency m'a proposé ce partenariat avec Flammarion, je n'ai tout d'abord pas répondu, car je doutais fortement qu'un Paulo Coelho puisse me plaire. Ayant lu (et détesté) l'Alchimiste il y a quelques années, et étant donné que ce dernier titre est l'oeuvre la plus connue et la plus appréciée de l'auteur, je me disais que de lire un livre qui n'allait sans doute pas me plaire quand tant d'autres livres m'attendaient n'était pas une très bonne idée. Puis, Karine m'a relancé la proposition et j'ai cédé. Je n'ai pas eu encore des tonnes d'offres de partenariats, et l'idée d'éventuellement recevoir plusieurs livres gratuitement en échange d'une critique me paraît alléchant !
Bon, vous aurez compris, Aleph partait à -200 avant même que je le recoive. Alors, forcément, je ne pouvais être surprise que dans le bon sens. En effet, j'ai trouvé ce roman meilleur que l'Alchimiste. Mais ceci est une opinion entièrement personnelle, que je sais ne pas partager avec la plupart d'entre celles qui ont déjà lu les deux romans. Maintenant, pourquoi ai-je préféré Aleph à l'Alchimiste ? J'en ai franchement aucune espèce d'idée. Peut-être ai-je simplement vieilli depuis l'époque où j'ai lu l'Alchimiste. Même si les trucs de spiritualité et d'ésotérisme ne sont toujours franchement pas ma tasse de thé, je me sens maintenant plus ouverte à certaines formes de littérature auxquelles je ne touchais pas du tout lorsque j'étais au secondaire. Enfin. Ce n'est qu'une hypothèse.
Mais revenons-en à Aleph. Même si j'ai mieux aimé ce roman-ci de Paulo Coelho, cela ne signifie pas forcément que je suis enthousiaste. Disons que je suis demeurée assez impassible devant le parcours spirituel de l'auteur. J'avais du mal à distinguer le vrai du faux, et ce en quoi l'auteur croyait vraiment de ce qu'il écrivait pour épater la galerie. Plusieurs éléments de la façon de penser de Coelho sont demeurés de réels mystères pour moi du début jusqu'à la fin. Je l'ai trouvé fantasque et bizarre (il fallait s'y attendre), mais j'ai toutefois relevé de nombreuses citations qui incitaient à la réflexion. Je pense que sans totalement embarquer dans la démarche farfelue de Coelho, on peut retirer de ce livre quelques pistes de réflexion intéressantes. Nul besoin de croire aux incarnations et aux chamans pour cela. Il faut seulement se forcer pour ouvrir son esprit un tout petit peu pour recevoir ces quelques paroles de sagesse :
« Le « temps » ne passe pas. L'être humain a beaucoup de mal à se concentrer sur le présent ; il pense toujours à ce qu'il fait, à la façon dont il aurait pu mieux faire, aux conséquences de ses actes, à la raison pour laquelle il n'a pas agi comme il l'aurait dû. Ou alors il se fait du souci pour l'avenir, se demande ce qu'il va faire le lendemain, quelles sont les mesures à prendre, quel danger le guette au coin de la rue, comment éviter ce qu'il ne désire pas et comment obtenir ce dont il a rêvé. »

« Ce n'est pas la peine d'expliquer que dans la vengeance, le maximum qui puisse nous arriver est de nous mettre à égalité avec nos ennemis, alors que dans le pardon nous montrons plus de sagesse et d'intelligence. »

«Vivre c'est expérimenter, et non penser au sens de la vie. »

ou encore :

« Nous avons toujours tendance à valoriser ce qui vient de loin, sans jamais reconnaître toute la beauté qui nous entoure. »

Aleph sort en librairie le 25 octobre.

Les avis de : Neph, Esmeraldae , Mango et sur À propos de livres. Merci à Karine de Ivy-agency et à Flammarion !

jeudi 17 février 2011

Les récrés du Petit Nicolas

Âge : 9-12 ans
Éditions Gallimard jeunesse
Folio junior
Date de parution : 1997
144 pages
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Résumé de l'éditeur :
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L’école, c’est pour les copains. Pour cette raison évidente, Nicolas aime beaucoup l’école, surtout pendant les récrés. Mais les récrés d'Agnan, Eudes, Alceste, Joachim, Maixent, Rufus, Clotaire, Geoffroy et du petit Nicolas ont-elles lieu entre les cours ou pendant les cours ? C'est souvent la question que se posent le Bouillon, le surveillant, le directeur et la maîtresse… Avec cette bande de terribles copains, personne n'a vraiment le temps de s'ennuyer !Le Petit Nicolas et ses copains font à nouveau les quatre cents coups ! Retrouvez dans leurs aventures l'humour irrésistible et le génie de Sempé et Goscinny.
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Mon commentaire :
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C'était ma première expérience avec les aventures du petit Nicolas, que je connaissais pas mais qui semble très connu en France. Les récrés du petit Nicolas est constitué de 17 petites histoires mettant en vedette Nicolas et ses amis de l'école, tous plus turbulents les uns que les autres. J'ai beaucoup aimé la tournure de certaines histoires qui, sans que je sache trop pourquoi, m'ont un peu rappelé la télésérie les Parent par leur humour accessible à tous. C'est donc un petit livre que bien des adultes liront avec le sourire en coin comme les enfants ! Le seul aspect que je trouve un peu dommage, c'est que la langue soit si «française». Non pas que cela me dérange habituellement, mais je me demande jusqu'à quel point les enfants québécois comprendraient si on leur lisait ces histoires.
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Un extrait :
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«T'es un menteur, j'ai dit à Geoffroy.
- Répète un peu, m'a répondu Geoffroy.
- T'es un menteur, je lui ai répété.
- Ah ! oui ? il m'a demandé.
- Oui, je lui ai répondu, et la cloche a sonné la fin de la récré.
- Bon, a dit Geoffroy pendant que nous nous mettions en rang, à la prochaine récré, on se bat.
- D'accord, je lui ai dit ; parce que moi, ce genre de choses, il faut pas me les dire deux fois, c'est vrai quoi, à la fin.
- Silence dans les rangs ! a crié le Bouillon, qui est notre surveillant ; et avec lui il ne faut pas rigoler.»

lundi 7 février 2011

Cyrano de Bergerac

Éditions Groupe Beauchemin
Année d'édition 2002
381 pages
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Résumé de l'éditeur :
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Cyrano de Bergerac de Rostand suscite l'enthousiasme chez les lecteurs, transportés par la certitude d'avoir été témoins d'un destin digne de figurer parmi les grands mythes universels. Tour à tout attendri et rageur, éloquent et déconcerté, intègre et pactisant, triomphant et défait, Cyrano apparaît dans toute son accablante humanité jusqu'à ce qu'il révèle lui-même ce qui lui confère le sublime auquel tous les lecteurs ont été sensibles : en dépit de ses échecs, son panache demeure sans tâche.
Guy Bourbonnais
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Mon résumé :
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Cyrano de Bergerac est amoureux de Roxane. Il a toutes les qualités : il est courageux, audacieux, intelligent, et sa poésie est sans égale avec celle des autres. Une précieuse telle que Roxane devrait être charmée par de tels attributs, mais malheureusement, une chose empêche Cyrano de se déclarer à cette dernière: son nez. Son nez affreusement long et laid. Cyrano en a une telle honte que quiconque ose en mentionner l'existence, ou le regarde un peu trop longtemps le regrette amèrement. À cause de ce nez, Cyrano a dû développer plusieurs aspects de sa personnalité pour susciter l'admiration des autres. Mais malgré son courage et son sens de la répartie, il ne se sent toujours pas à la hauteur de séduire Roxane. Aussi quand il rencontre Christian, un beau jeune homme fou amoureux de Roxane mais dont la finesse d'esprit manque, Cyrano propose un pacte. Ils allieront la beauté de Christian aux paroles d'amour de Cyrano.
Si au début, Roxane est charmée par les attributs physiques de Christian, les paroles qu'elle croit prononcées par ce dernier la troublent de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle avoue que ses belles paroles ont finalement plus d'effet sur elle que sa beauté. On pourrait croire que l'heure de gloire de Cyrano est enfin arrivée, mais il n'y a rien d'aussi facile dans Cyrano de Bergerac !
Je vous laisse découvrir la suite pour ceux d'entre vous qui n'ont toujours pas eu la chance de découvrir cette pièce de théâtre magnifique.
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Mon commentaire :
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Rarement lire une pièce de théâtre n'a été aussi enthousiasmant pour moi ! J'en ai apprécié plusieurs, mais jamais je n'ai pu en toute honnêté dire que j'avais vraiment eu du plaisir en en lisant une. Pourtant, j'ai adoré la tournure qu'a prise l'histoire, les actions et rebondissements multiples et les belles paroles de Cyrano de Bergerac. J'ai désespéré de le voir affublé d'un tel appendice, et j'aurais tant voulu que Roxane comprenne avant qu'elle était en fait amoureuse de Cyrano !
Je n'ai pas pu m'empêcher de voir cette pièce comme une sorte de version semi-humoristique de Roméo et Juliette. Je dis semi-humoristique, car en dépit du côté comique de la pièce, il s'agit tout de même d'un drame. Cyrano n'aura après tout jamais vécu l'amour juste à cause d'un nez... Si seulement la chirurgie esthétique avait existé au XVIIe siècle ! Au moins, Cyrano de Bergerac n'aura jamais perdu son... panache !
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Mon extrait favori :
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Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: " Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse !" Amical: " Mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap!" Descriptif: " C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule ! "
Curieux: " De quoi sert cette oblongue capsule ? D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? Gracieux: " Aimez-vous à ce point les oiseaux Que paternellement vous vous préoccupâtes De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ?"
Truculent: " Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?"
Prévenant: " Gardez-vous, votre tête entrainée Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! Tendre: " Faites-lui faire un petit parasol De peur que sa couleur au soleil ne se fane !"
Pédant: " L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane Appelle Hippocampelephantocamelos Dût avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !"
Cavalier: " Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ? Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode!"
Emphatique: " Aucun vent ne peut, nez magistral, T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! Dramatique: " C'est la Mer Rouge quand il saigne ! "
Admiratif: " Pour un parfumeur, quelle enseigne ! "
Lyrique: " Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?"
Naïf: " Ce monument, quand le visite-t-on ? "
Respectueux: " Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue! "
Campagnard: " He, arde ! C'est-y un nez ? Nanain ! C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! "
Militaire: " Pointez contre cavalerie ! "
Pratique: " Voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot! "
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot: " Le voilà donc ce nez qui des traits de son maîtreA détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître! "
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit:
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot!
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.

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dimanche 2 janvier 2011

Un cadavre de luxe

Âge : À partir de 11 ans
Soulières éditeur
Collection Graffiti
216 pages
*
Résumé de l'éditeur :
*
L’inspecteur et Élisabeth Chamberland sont en croisière et ils voguent vers Cuba. Malheureusement, un meurtre, à moins que ce ne soit un suicide, viendra jeter un peu d’ombre sur leurs vacances.
Une enquête policière menée de main de maître (!) par l’inspecteur lui-même en personne. Bien sûr, notre héros réussira à mettre la main au collet du coupable, mais ça va lui prendre combien de temps ? Sera-t-il capable tout seul ? Au fait, s'agit-il d'un meutre ou d'un suicide ? Et Élisabeth, dans tout ça ?
D'autres questions plus saugrenues vous assailleront aussi : ce livre, que vous avez présentement entre les mains, est-ce que vous allez l'acheter ? L'emprunter ? Est-ce que vous allez le lire jusqu'au bout ? L'offrir en cadeau ? Oui, mais à qui ?
Chose certaine, Un cadavre de luxe, c’est sûrement plus drôle qu’une partie de curling à la télévision.
*
Mon commentaire :
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Dans ce second volet des enquêtes rocambolesques de l'inspecteur et de la belle Élisabeth, les deux personnages sont à bord d'une croisière à destination de Cuba quand un décès mystérieux survient. Au grand désespoir de l'inspecteur qui comptait profiter de ces vacances pour conquérir le coeur d'Élisabeth, il faudra travailler et enquêter et mettre sur pause ses projets.
Alors que l'inspecteur penche pour l'hypothèse d'un meurtre, Élisabeth est convaincue qu'il s'agit d'un suicide sans parvenir à dire pourquoi. Qui a raison ? En tout cas, ce qui est certain, c'est que l'inspecteur ne chôme pas ! Il s'en pose, des questions existentielles :
- Quand on tue le temps, est-ce que c'est de la légitime défense ?
- Quand on danse le meringue comme au chapitre 3 ½, est-ce qu'on a l'air tarte ?
- Si un assassin descend un escalier, est-ce qu'on doit l'arrêter ?
- Les chercheurs d'or ont-ils toujours mauvaise mine ?
- Quand on enquête avec diligence, est-ce qu'on peut monter sur nos grand chevaux ?
- Quelle est la vraie couleur du caméléon ?
- Peut-on vivre en paix à Grenade ?
- Peut-on se permettre d'être laid à Nice ?
- Peut-on vivre maigre en Grèce ?
- Pourquoi les vaches se lèvent-elles à l'heure des poules ?
- Les daltoniens peuvent-ils voir la vie en rose ?
- Les pompiers, une fois vieux, finissent-ils leurs jours dans un foyer ?
J'ai bien aimé cette suite de Le cadavre de classe. Si comme dans le premier volet, l'humour devient un peu lourd à la longue, j'ai trouvé que l'intrigue policière se tenait davantage que dans Le cadavre de classe. Même que traitée de façon plus sérieuse et détaillée, elle aurait pu faire une bonne intrigue pour Agatha Christie !
Mais bien entendu, l'intrigue n'est pas tout tout traitée de cette façon ! Comme dans le premier tome, Le cadavre de luxe regorge d'entorses au schéma narratifs, de notes en bas de pages, de jeux de mots et d'autodérision. C'est un couteau à double-tranchant : si au début, on s'en plie en deux de rire, il ne faut pas tarder à arrêter notre lecture parce qu'on se fatiguerait vite. Par la suite, il vaut mieux lire le roman a petites doses, vous en apprécierez davantage l'humour de l'auteur ! Comme on dit, la modération a bien meilleur goût !

mercredi 22 décembre 2010

Un cadavre de classe

Âge : 10-15 ans
Soulières éditeur
Collection Graffiti
1000 pages (pas vraiment, mais c'est pas important !)
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Résumé de l'éditeur (c'est-à-dire de Robert Soulières lui-même...) :
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Achetez ce roman tout de suite, ne payez rien avant d'être rendu à la caisse et ne le lisez que l'année prochaine !
Les jeunes sont comme ci ! Les jeunes sont comme ça ! Enfin, je ne vous apprends rien. Mais surtout, on entend sur tous les tons depuis des lustres : LES JEUNES NE LISENT PAS !
Eh bien, prouvez-leur le contraire en achetant (!) d'abord, ou en empruntant et en lisant ensuite, ce roman complètement ahurissant de 1000 pages ! Mille pages pleines de mots, de phrases, de suspense et d'humour.
1000 pages ! Oui, vous avez bien lu (c'est une façon de parler, car vous n'avez encore rien lu) : c'est à peine croyable, mais c'est suffisant pour leur clouer dé-fi-ni-ti-ve-ment le bec [...].
Et ça continue ainsi pendant deux pages. Eh oui ! La quatrième de couverture se poursuit à l'intérieur du livre... C'est tellement long, en fait, que je ne peux pas tout retranscrire ici, j'aurais l'impression de voler les droits d'auteur !
Maintenant, si vous voulez savoir de quoi parle ce roman (parler est un bien grand mot !), voyez plutôt cette critique de Martin Francoeur du Nouvelliste :
Un professeur de maths détesté par tout le personnel et par tous ses élèves est mystérieusement assassiné… dès le premier chapitre. L’inspecteur et son adjointe enquêtent, mais trop d’indices, c’est parfois comme pas assez. Un cadavre de classe, un roman policier complètement débridé, totalement fou, qui multiplie avec bonheur de nombreux clins d’oeil au lecteur.
Une lecture réjouissante.
« Du vrai bonbon ».
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Mon commentaire :
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Ce roman (peut-on l'appeler roman ?) est complètement ahurissant, comme le dit bien Robert Soulières lui-même. Lui-même l'appelle un roman policier, mais les entorses aux schéma narratif habituel sont tellement nombreuses et prennent tellement de place que le plus souvent, on ne sait plus du tout où on en est.
Mais qu'à cela ne tienne ! Vous rirez du ridicule du lire, des mauvais jeux de mots et de l'incongruence de ce roman. Peut-être qu'à la fin, vous ne rirez cependant plus, tellement on ne vous laisse pas une seconde de répit. Parfois, trop, c'est comme pas assez, comme le dit bien son inspecteur (pourtant Soulières lui-même n'a visiblement pas retenu la leçon... ou plus probablement, il a fait exprès pour ne pas en tenir compte).
Moi j'ai plutôt aimé lire ce roman, mais autant préciser que ce n'est pas pour tout le monde. Le ridicule qui frôle l'absurde, ça ne plaît pas à tout le monde. L'humour de Soulières est tout particulier. Vous n'avez sans doute jamais croisé quelqu'un comme lui. Et puis, malheureusement, je crains que cet humour soit incompris des jeunes à qui s'adresse ce roman. Mais il faut l'essayer pour le savoir !
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Un extrait :
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Mise en garde :
Ce roman ne contient pas de phosphate ni cholestérol ni matières grasses ni gags trop salée ni même l'ombre d'une trace de CFC ou de BPC.
De plus, ce roman n'a pas été testé auprès d'animaux et il a été imprimé sur du papier partiellement recyclé comme certains mots d'esprit d'ailleurs.
Les phrases de ce roman sont entièrement biodégradables et les dialogues ne présentent aucun danger pour l'environnement. Tenir hors de la portée des enfants de moins de six ans.
Ne pas avaler. Ne pas inhaler.
Piles vendues séparément.
Peut rétrécir au lavage.
Ce roman a été écrit sous pression : ne pas mettre dans l'eau chaude ni près des radiateurs, cuisinières ou autres sources de chaleur. Ne pas percer le livre ni le mettre au feu ni le conserver à des températures dépassant 50 C.
Ne pas se laisser influencer par les mauvaises critiques.
Garantie : 5 ans ou 50 000 lecteurs.
Ce livre ne colle pas, ne tache pas, ne laisse pas de cernes autour des yeux et peut se lire d'une seule traite si on veut. Si vous éprouvez des vomissements à la lecture de ce roman, cessez de lire et consultez un médecin.
Pour de plus amples informations, voyez le libraire ou le bibliothécaire de votre région.

vendredi 26 novembre 2010

Les goûters philo : prendre son temps, perdre son temps

Âge : Dès 8-9 ans
Éditions Milan Jeunesse, 2000
Collection les Goûters Philo
37 pages
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Résumé de l'éditeur :
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« Temps libre ». Voilà une drôle d'expression ! Ça veut dire que le reste du temps est du temps « pas libre », du temps prison, du temps enfermé, du temps en cage ? Oui, sans doute, sinon on ne dirait pas « temps libre ».
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Mon commentaire :
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Plus je lis de livres de cette collection et plus je les aime. Bien sûr, la structure devient un peu répétitive quand on en lit plusieurs, mais je trippe littéralement sur la façon qu'ont les deux auteures de rendre des sujets terriblement abstraits aussi formidablement compréhensibles ! Dans Prendre son temps, perdre son temps, les auteurs abordent entre autres la contradiction entre cette tendance qu'ont les gens de dire «prends ton temps» en même temps qu'ils essaient de tout faire le plus rapidement possible. On parle aussi l'importance de s'arrêter et de rêver pour faire des projets, se bâtir un avenir, et ce, même si «le temps, c'est de l'argent ».
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Quelques extraits :
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Le rêve, ça donne envie du futur. Mais ça ne suffit pas. Ne faire que rêver, ce serait comme mettre de l'essence dans une voiture et ne jamais appuyer sur l'accélérateur pour qu'elle avance !
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Ce que l'on vit, ce n'est pas le temps.Ce que l'on vit, c'est la manière dont on remplit le temps qui passe.
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On a vraiment intérêt à construire un passé qu'on va aimer !

dimanche 21 novembre 2010

Les goûters philo : La vie et la mort


Âge : Dès 8-9 ans
Éditions Milan jeunesse, 2000
Collection les Goûters philo
39 pages
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Résumé de l'éditeur :
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Les " Goûters Philo " aident les enfants à réfléchir sur les questions qu'ils se posent. Toute une série de livres clairs, directs et drôles pour éveiller aux idées.
Le caillou ne meurt pas, parce qu'il ne change pas. Il ne meurt pas, parce qu'il ne vit pas. Tout ce qui change, tout ce qui grandit, tout ce qui pousse meurt. C'est drôle à dire, mais nous mourrons parce que nous vivons.
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Mon commentaire :
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Aucun doute possible : cette collection est un trésor pédagogique à chérir ! J'ai beau ne pas être parent encore, je pense bien que la plupart des parents ce sont demandés un jour comment on devait aborder la mort avec les jeunes enfants. Comment expliquer ce qu'est une âme ? Ce qui se passe après la mort ? Et d'abord et avant tout, pourquoi les personnes meurent ? Ici, les parents et les enseignants trouveront des réponses claires, nettes et précises aux questions que se posent les enfants.
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Quelques extraits :
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Les champignons sont des êtres vivants : ils se nourissent, ils font d'autres champignons. Quand ils sont arrachés de la terre pour être mangés, c'est vrai qu'ils meurent. Mais David et Marie ne sont pas des criminels : ils ont besoin de manger pour vivre, tout simplement.Tous les êtres vivants se nourrissent d'autres êtres vivants.C'est-à-dire les tuent. C'est le cycle de la vie.
*
Quelquefois, l'homme oublie que toutes les vies ont une valeur. Comme il est plus intelligent que les autres êtres vivants, comme il se sent très fort, très puissant, il lui arrive de faire n'importe quoi avec la vie. Il pense que toutes les vies lui appartiennent. Il oublie qu'il ne vit pas au-dessus des autres vie, mais avec elles, au milieu d'elles, grâce à elles.
*
Donc, finalement, ce n'est pas la mort qui fait peur. Ce qui fait peur, c'est de continuer à vivre séparé des gens qu'on aime.
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En fait, toutes les vies ont une valeur. Simplement, pas la même valeur pour tout le monde, et c'est bien là le problème.
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La vraie question, c'est « Comment vivre ?» et non pas « Pourquoi est-ce qu'on meurt ?»
*
Pour avoir envie de réussir sa vie, il faut se rappeler qu'elle ne durera pas toujours.

dimanche 14 novembre 2010

Poème sur le deuil

Extrait du roman Le coeur des flammes, de Nicholas Evans :


Si je suis le premier à mourir,
Que le chagrin n'obscursisse pas ton ciel.
Sois fière mais modérée dans ton deuil.
C'est un changement et non une absence.
Comme la mort fait partie de la vie,
Le mort vit éternellement dans le vivant.
Et toutes les richesses de notre voyage,
Les moments partagés, les mystères explorés,
Les instants de bonheur emmagasinés,
Tout ce qui nous a fait rire, pleurer ou chanter,
La neige illuminée par le soleil ou les premiers bourgeons de printemps,
Le langage muet des regards et des caresses,
Le savoir,
Ce qu'on donne et ce qu'on reçoit,
Ne sont pas des fleurs qui se fanent,
Ni des arbres qui s'abattent et pourrissent,
Ni des pierres,
Même si les pierres ne peuvent résister au vent et à la pluie
Qui avec le temps réduisent en sable les pics puissants des montagnes.
Ce que nous étions, nous le sommes.
Ce que nous avions, nous l'avons.
Un passé conjoint devenu présent impérissable.
Aussi quand tu te promèneras dans les forêts où nous nous promenions,
Et que tu chercheras en vain mon ombre sur la berge tachetée,
Ou que tu t'arrêteras sur la colline comme nous le faisons pour regarder le paysage,
Et que tu repéreras quelque chose, cherche ma main,
Et ne la trouvant pas, laisse le chagrin s'insinuer en toi,
Ne bouge pas.
Ferme les yeux.
Respire.
Écoute mes pas dans ton coeur.
Je ne suis pas parti, je me promène en toi.

samedi 6 novembre 2010

Le choix de Perrette

Âge : 6 à 9 ans
Éditions Dominique et compagnie
Collection Roman Rouge
44 pages
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Résumé de l'éditeur :
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Pauvre Perrette ! Elle aimerait tellement être aussi bien habillée que sa copine Rougeline ! Mais comment faire pour s'acheter la tenue de ses rêves, celle qui coûte une véritable fortune ? Une seule solution : il faut qu'elle gagne des sous. Beaucoup de sous. Saperlicroquette, comment faire ? Heureusement, Perrette a une idée de génie...
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Mon commentaire :
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C'est avec ce mini-roman que j'ai découvert la collection Roman Rouge de Dominique et compagnie, une maison d'édition que j'affectionne. La collection s'adresse aux élèves qui en sont à leurs premières lectures, mais j'ai trouvé que le niveau était un peu difficile pour un enfant de 6 ans. Il convient davantage aux enfants de 8-9 ans selon moi.
Le format du livre est très intéressant, et les pages sont très colorées. J'ai trouvé la police de caractère très agréable, ainsi que l'interligne. Bref, les livres de cette collection sont très attrayants pour les jeunes enfants.
Le Choix de Perrette est un très beau petit roman, car il offre une excellente morale aux enfants. Perrette, le personnage principal du roman, vit dans une famille plutôt pauvre, et elle voudrait avoir de beaux vêtements comme son amie Rougeline. Elle décide donc de faire de nombreux sacrifices pour s'offrir les vêtements de ses rêves, mais se rend compte en bout de ligne que l'argent ne fait pas le bonheur. Ce qui importe, ce sont les moments passés en famille et les beaux souvenirs...
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Voici un extrait du roman :
- Grand-papi, elle ne te manque pas, ta maison ?
- Parfois, mais je m'habitue à vivre sans elle. C'est une nouvelle vie pour moi !
-Mais tu as gardé si peu de choses...
-J'ai l'essentiel. Uniquement ce qui est précieux à mes yeux. Tu sais, Perrette, les choses que l'on possède finissent toujours par nous posséder.
-Qu'est-ce que tu veux dire, grand-papi ?
-Qu'il faut faire beaucoup d'efforts pour acheter ou entretenir des objets dont on a pas vraiment besoin. On gaspille ainsi bien du temps. Ce n'est pas le plus important.
-C'est quoi, le plus important ?
-Les souvenirs, les bons moments que l'on passe ensemble... Ta visite d'aujourd'hui, ton sourire de petite souris... Quand on est vieux, c'est ça qui nous reste.

samedi 23 octobre 2010

Le portrait de Dorian Gray

Résumé de l'éditeur :

Par la magie d'un voeu, Dorian Gray conserve la grâce et la beauté de la jeunesse. Seul son portrait vieillira. Le jeune dandy s'adonne alors à toutes les expériences, s'enivre de sensations et recherche les plaisirs secrets et raffinés. « Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais », « il faut guérir l'âme par les sens, guérir les sens par l'âme ».
Oscar Wilde voulut libérer l'homme en lui donnant comme modèle l'artiste. Pour se réaliser, il doit rechercher le plaisir et la beauté, sous toutes ses formes, bien ou mal. L'art n'a rien à voir avec la morale. Dans une langue raffinée, l'auteur remet en question la société, le mariage, la morale et l'art. Ses propos sont incisifs et humoristiques. Ce livre scandalisa l'Angleterre victorienne, Oscar Wilde fut mis en prison pour avoir vécu ce qu'il écrivait. Au siècle suivant, Proust, Gide, Montherlant, Malraux ont contribué à la célébrité du génial écrivain.

Mon commentaire :

J'avais très hâte de découvrir ce roman d'Oscar Wilde, ayant eu le coup de foudre pour sa pièce de théâtre The importance of Being Earnest (L'importance d'être constant) au cégep. Les commentaires positifs que je voyais foisonner un peu partout sur la blogosphère et sur les forums me donnaient encore plus envie de le lire, mais on dirait que son tour ne venait jamais. Mon challenge ABC était donc l'occasion parfaite pour faire la connaissance de Wilde le romancier.
Tout comme la grande majorité de ceux qui l'ont lu, j'ai adoré ce roman, non pas tant pour son histoire que pour son style. Wow ! Chacune des paroles de Lord Henry était matière à délectation. J'ai souri à de nombreuses reprises et c'est à peine si j'arrivais à me retenir pour ne pas retranscrire chacune de ses paroles comme citation sur Babelio. En voici quelques-unes, histoire de mettre en appétit les rares personnes qui ne l'ont toujours pas lu, et de rappeler des souvenirs aux autres :

« Chaque fois qu'on produit un effet, on se donne un ennemi. Il faut rester médiocre pour être populaire. »

« Mes seules critiques vont aux mots. Voilà pourquoi je hais, en littérature, le réalisme vulgaire. Un homme capable d'appeler une bêche une bêche devrait être condamné à s'en servir. Il n'est bon qu'à cela. »

« Les femmes nous aiment pour nos défauts. Si nous en avons une somme convenable, elles nous pardonnent tout, même d'être intelligents. »

« Les gens ont la rage de vous donner ce dont ils ont eux-mêmes le plus besoin. »

« Alors que tant de gens font faillite pour avoir effrontément spéculé sur la prose de la vie, se ruiner pour la poésie est un grand honneur. »

« Quand un homme commet quelque sottise incompréhensible, c'est toujours sous la dictée des plus nobles motifs. »

« Les laiderons et les sots ont la meilleur part en ce monde. Il peuvent s'asseoir à l'aise et bayer au spectacle. S'ils ignorent le triomphe, en revanche, l'épreuve de la défaite leur est épargnée. Ils vivent, comme nous devrions vivre tous, tranquilles, insouciants, impassibles. Ils ne causent la ruine de personne et personne ne renverse leur fortune. »

Quelle façon singulière et amusante de voir le monde ! De nombreux autres extraits sont sur Babelio.
Une superbe lecture, donc. J'ai rarement eu tant de plaisir à lire un classique !

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Autres livres d'Oscar Wilde que j'ai lus :

The Importance of Being Earnest (L'importance d'être constant)



Plus qu'un livre pour compléter le challenge !

dimanche 3 octobre 2010

Mamie part en voyage


Mon commentaire :

Mamie part en voyage est un court recueil de comptines pour les enfants ayant pour thème central le voyage.

Je suis tombée sur ce petit album d'une drôle de façon. Pour faire changement, je cherchais des livres de jeunesse de différents genres pour mon travail de littérature. Après une dizaines de minutes de recherches infructueuses, je n'avais toujours pas trouvé de comptines, qui est un genre que je dois explorer pour le travail. Je vais donc au coin ordinateurs de la bibliothèque pour faire une recherche, et le premier titre sur lequel je suis tombée, c'est celui-ci. Maintenant, vous allez me dire, mais qu'il y a-t-il de drôle là-dedans ? Et bien, c'est qu'à peine une douzaines d'heure avant ce moment-là, ma mamie à moi venait de partir en voyage vers le ciel... Je n'ai donc pas pu résister à la tentation de le prendre.
Merci mamie ! Tu m'as fait découvrir un bel album ! Les comptines sont tout à fait savoureuses, et avec pour thème les voyages, tu ne pouvais que tomber dans le mille avec moi ! Je suis certaine que les enfants adoreraient entendre ces drôles de comptines !
Les illustrations de Benoît Laverdière sont très vivantes, drôles et colorées. Si ce n'était pas du format banal de l'album et de la police de caractère ennuyeuse, je pense bien que j'aurais eu un véritable coup de coeur pour cet album de comptines !
Extrait :
Le temps qui nous attend
Même temps qu'hier
à Trois-Rivières.
Temps sec
à Québec.
Doux à Rivière-du-Loup.
Couvert
à Vancouver.
Fera noir tôt
à Toronto.
Un temps de chien
à St-Félicien.
Dans son lit,
Ah! ce qu'on est bien !

mardi 6 juillet 2010

Stupeur et tremblements

Titre anglais:

Fear and Trembling

Quatrième de couverture:

Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne.
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.
Résumé et commentaire :
Stupeur et tremblements raconte les déboires d'Amélie Nothomb au sein d'une entreprise japonaise. D'abord assez bien considérée, quoique ignorée par la plupart, elle commettra tout au long du roman, ou plutôt de sa vie au sein de cette entreprise, une série de gaffes qui la feront descendre dans l'estime des gens tout comme dans les échelons. Au final, elle se retrouvera à récurer les chiottes du 44e étage, au plus grand plaisir de sa supérieure immédiate...
Pourtant, les gaffes en questions sont idiotes. Elles sont tout d'abord incompréhensibles à nos pauvres yeux d'Occidentaux, et en plus elles nous semblent tellement banales. Le fait que Nothomb ait pu tenir aussi longtemps dans une telle entreprise me semble être un exploit !
En tout cas, ce livre aura eu l'avantage de bien me faire rigoler, de me confirmer que j'aime beaucoup l'écriture autodérisoire d'Amélie Nothomb, mais surtout de me faire réaliser que si les façons de penser des Japonais nous semblent si ridicules, c'est qu'ils doivent bien nous trouver complètement fous eux aussi !
Extraits :
Voici un petit extrait qui tend malheureusement à confirmer ma théorie :
Tout étranger désirant s'intégrer au Japon met en son point d'honneur à respecter les usages de l'Empire. Il est remarquable que l'inverse soit absolument faux : les Nippons qui s'offusquent des manquements d'autrui à leur code ne se scandalisent jamais de leurs propres dérogations aux convenances des autres.
Et un autre extrait qui m'a bien fait rigoler:
Au matin, mes bourreaux arriveront et je leur dirai: « J'ai failli ! Tuez-moi. Accomplissez mon ultime volonté: que ce soit Fubuki qui me donne la mort. Qu'elle me dévisse le crâne comme à un poivrier. Mon sang coulera et ce sera du poivre noir. Prenez et mangez, car ceci est mon poivre qui sera versé pour vous et pour la multitude, le poivre de l'alliance nouvelle et éternelle. Vous éternuerez en mémoire de moi.»
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Autres livres d'Amélie Nothomb que j'ai lus :
Mercure
Attentat

lundi 5 juillet 2010

La ferme des animaux

Titre original:

Animal Farm

Résumé de l'éditeur :

Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : " Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. " Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : " Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres. "

Mon commentaire:

«Ces scènes d'épouvante et ces massacres, ce n'était pas ce que nous avions appelé de nos voeux la nuit où Sage l'Ancien avait exalté en nous l'idée du soulèvement. Elle-même se fût-elle fait une image du futur, ç'aurait été celle d'une société d'animaux libérés de la faim et du fouet: ils auraient été tous égaux, chacun aurait travaillé suivant ses capacités, le fort protégeant le faible, comme elle avait protégé de sa patte la couvée de canetons, cette nuit-là où Sage l'Ancien avait prononcé son discours. Au lieu de quoi, elle n'aurait su dire comment c'était arrivé- des temps sont venus où personne n'ose parler franc, où partout grognent des chiens féroces, où l'on assiste à des exécutions de camarades dévorés à pleines dents après avoir avoué des crimes affreux.»

Cet extrait résume en lui-même toute l'histoire de La ferme des animaux.
Il y aura toujours des dominants et des dominés. Voilà la morale que George Orwell a sans doute voulu transmettre dans ce court roman d'à peine 151 pages.
Comme l'explique la quatrième page de couverture, l'histoire raconte la révolte des animaux d'une ferme qui décident de ne plus se soumettre aux humains qui les maltraitent. Ils chassent donc le propriétaire de la ferme où ils demeurent, ainsi que sa femme, afin de pouvoir vivre libres et de mener la ferme à leur guise.
Pourtant, peu à peu, sans trop qu'ils s'en aperçoivent, les cochons prennent le pouvoir de la ferme, et commandent tout les animaux. Plus l'histoire avance et plus les cochons ressemblent aux humains, allant jusqu'à modifier les Sept Commandements qu'ils ont décidé de suivre après le soulèvement, de manière et les contourner :

1. Tout deuxpattes est un ennemi.
2. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.
3. Nul animal ne portera de vêtements.
4. Nul animal ne dormira dans un lit.
5. Nul animal ne boira d'alcool.
6. Nul animal ne tuera un autre animal.
7. Tous les animaux sont égaux.

Ainsi, avant même d'avoir compris ce qui leur arrivait, les animaux se sont retrouvés dans un état d'esclavage pire encore que celui sous lequel ils vivaient lorsque Mr Jones dirigeait la ferme.
Un petit livre agréable, donc, pour lequel je ne m'attendais certainement pas à avoir tant de plaisir de lecture ! Des animaux qui parlent et qui prennent le commandement d'une ferme, voilà qui me paraissait totalement absurde, mais qui sert bien la morale de l'histoire.
J'ai bien l'intention de lire d'autres romans de George Orwell bientôt !
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vendredi 12 mars 2010

Chagrin d'école

« Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne !) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. » Dans la lignée de Comme un roman, Chagrin d’école est donc un livre qui concerne l’école. Non pas l’école qui change dans la société qui change, mais, «au cœur de cet incessant bouleversement, sur ce qui ne change pas, justement, sur une permanence dont je n’entends jamais parler : la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs, l’interaction de ces chagrins d’école». Daniel Pennac entremêle ainsi souvenirs autobiographiques et réflexions sur la pédagogie et les dysfonctionnements de l’institution scolaire, sur la douleur d’être cancre et la soif d’apprendre, sur le sentiment d’exclusion et l’amour de l’enseignement. Entre humour et tendresse, analyse critique et formules allant droit au but, il offre ici une brillante et savoureuse leçon d’intelligence. Ce Chagrin d’école s’impose déjà comme un livre indispensable.
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Mon premier Pennac. J'ai bien aimé, même s'il est loin de m'avoir procuré tout ce que j'attendais de lui. L'institution ainsi que l'argot français sont omniprésents et n'y connaissant pas grand chose, je me sentais parfois un peu trop perdue pour apprécier pleinement les écrits de Pennac.
Malgré tout, ce livre est truffé de pensées pleines de bon sens, de citations inspirantes et l'amour de l'enseignement y est bel et bien visible. Ma motivation à enseigner aux jeunes en difficulté s'en trouve décuplée !
J'ai tellement entendu parler de Daniel Pennac que je m'attendais presque à être transportée, exaltée. J'ai bien été déçue de ce côté-là, mais je me rassure en me disant que la plupart des admirateurs de cet auteur ont trouvé que Chagrin d'école est le moins bon livre de l'auteur. Je lui accorderai donc une deuxième chance sans aucune hésitation !


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Quelques extraits:

« Nos « mauvais élèves » (élèves réputés sans devenir) ne viennent jamais seuls à l'école. C'est un oignon qui entre dans la classe: quelques couches de chagrin, de peur, d'inquiétude, de rancoeur, de colère, d'envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé honteux de présent menaçant, de futur condamné. Regardez, les voilà qui arrivent, leur corps en devenir et leur famille dans leur sac à dos. Le cours ne peut vraiment commencer qu'une fois le fardeau posé à terre et l'oignon épluché. »
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« Seulement, pour que la connaissance ait une chance de s'incarner dans le présent d'un cours, il faut cesser d'y brandir le passé comme une honte et l'avenir comme un châtiment.»
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Quand il m'arrive de rencontrer un ancien élève qui se déclare heureux des heures passées dans ma classe, je me dis qu'au même instant, sur un autre trottoir, se promène peut-être celui pour qui j'étais l'éteignoir de service.


Mon passage favori:

« Chaque élève joue de son instrument, ce n'est pas la peine d'aller contre. Le délicat, c'est de bien connaître nos musiciens et de trouver l'harmonie. Une bonne classe, ce n'est pas un régiment qui marche au pas, c'est un orchestre qui travaille la même symphonie. Et si vous avez hérité du petit triangle qui ne sait faire que ting ting, ou de la guimbarde qui ne fait que bloïng, bloïng, le tout est qu'ils le fassent au bon moment, le mieux possible, qu'ils deviennent un excellent triangle, une irréprochable guimbarde, et qu'ils soient fiers de la qualité que leur contribution confère à l'ensemble. Comme le goût de l'harmonie les fait tous progresser, le petit triangle finira lui aussi par connaître la musique, peut-être pas aussi brillament que le premier violon, mais il connaîtra la même musique. »
D'autres extraits sur Babelio.

lundi 8 février 2010

Une histoire de tout, ou presque...


Posez une question, Bryson y répond dans ce livre clair, synthétique, vivant, qui conjugue avec bonheur science et sourire. Vous y apprendrez sans efforts par quels hasards, traits de génie, intuitions, déductions, expérimentations, débats, les hommes en sont arrivés à connaître le monde tel qu'ils le connaissent aujourd'hui. Tout y est (ou presque) de l'histoire des sciences, de notre planète et de l'univers. Un merveilleux compagnon, dont la lecture devrait être recommandée à tous les collégiens... et à leurs parents !
Ce livre a reçu aux États-Unis, en 2004, le prestigieux prix Aventis du meilleur livre de vulgarisation scientifique et, en 2005, le prix Descartes pour la communication scientifique, qui lui a été décerné par l'Union européenne.
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Ce livre est une pure merveille, à déguster au compte-goutte. Toutes ces questions que nous nous sommes tous posés, mais sans nécessairement chercher les réponses, sont répondues dans ce livre. Et non seulement sont-elles répondues, mais toutes les péripéties qui ont mené à sa réponse sont racontées en détails, le plus souvent de façon humoristique.
Dans Une histoire de tout, ou presque... j'ai rencontré des scientifiques que j'ai adorés, mais encore plus que j'ai détestés et j'ai pleinement réalisé que ceux qui sont récompensés pour leurs «découvertes» sont malheureusement pas toujours ceux qui devraient en recevoir les mérites...
J'ai découvert la Terre avant la vie, la naissance de la vie, les hommes préhistoriques... Les découvertes en astronomie, en géologie, les fossiles... La classification des animaux, des plantes, des champignons, des bactéries... Les tremblements de terre, les éruptions volcaniques... etc, etc.
Quand on y pense, il est bien étonnant que ces 579 pages contiennent autant d'information.
Une histoire de tout, ou presque, est un plaisir dont vous ne devez surtout pas vous priver. Je suis prête à parier que ce livre saura plaire même à ceux qui n'ont pas un intérêt marqué pour la science...
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Quelques extraits:
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Vous avez non seulement été assez verni pour appartenir depuis des temps immémoriaux à une ligne d'évolution favorisée, mais vous avez eu également une chance insolente - voire miraculeuse - dans vos ancêtres personnels. Considérez que pendant 3,8 milliards d'années, soit une période plus ancienne que les montagnes, les fleuves et les océans de la Terre, chacun de vos ancêtres des deux côtés a été assez séduisant pour trouver un(e) partenaire, assez solide pour se reproduire, et assez béni du destin pour avoir le temps de le faire. Aucun de vos ancêtres pertinent ne s'est fait écrabouiller, dévorer, noyer, affamer, aplatir, égorger, blesser mortellement- en bref n'a été détourné d'une façon quelconque de sa quête vitale consistant à déverser au bon moment une petite charge de matériel génétique dans le bon partenaire, afin de perpétuer la seule séquence possible de combinaisons héréditaires qui allait finalement devenir, d'une façon aussi brève que stupéfiante, vous.
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Vous risquez de comprendre tout aussi vite que nos cartes du système solaire n'ont jamais été à l'échelle- loin s'en faut. Les cartes de l'espace montrent en général les planètes tournant l'une derrière l'autre à des intervalles assez voisins- les géantes à l'extérieur se font même de l'ombre sur de nombreuses illustrations-, mais c'est une ruse nécessaire pour les faire tenir sur une seule et même feuille de papier. En fait, Neptune ne se trouve pas juste derrière Jupiter, elle est située bien au-delà- cinq fois plus loin de Jupiter que celle-ci ne l'est de nous, si lointaine qu'elle ne capte que 3% de la lumière solaire que reçoit Jupiter.En fait les distances sont telles qu'il est impossible dans la pratique de représenter le système solaire à l'échelle. Même en ajoutant des dizaines de feuilles pliées à votre manuel, vous seriez encore loin du compte. Sur une carte à une échelle réduisant la Terre au diamètre d'un petit pois, Jupiter se trouverait encore à plus de 300 mètres de votre livre, et Pluton à 2 km (et de la taille d'une bactérie, de sorte qu'elle serait invisible de tout façon). À la même échelle, Proxima du Centaure, l'étoile la plus proche de nous, se trouverait encore à environ 15 000 km de là. Même en rétrécissant le tout jusqu'à ce que Jupiter soit aussi petite que le point qui termine cette phrase et Pluton pas plus grosse qu'une molécule, celle-ci serait encore éloignée d'une dizaine de mètres.
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Mais le tremblement de terre le plus dévastateur jamais enregistré dans l'Histoire fut celui qui détruisit Lisbonne le jour de la Toussaint 1755. Peu avant dix heures du matin, la ville fut saisie d'un mouvement de tangage, aujourd'hui estimé d'une magnitude de 9, qui la secoua férocement pendant sept bonnes minutes. La force convulsive était telle que l'eau se retira brutalement du port de la ville et revint sous forme d'une vague de 15 mètres de haut. Quand le séisme cessa, les survivants eurent trois minutes pour récupérer avant le second choc, une réplique à peine moins puissante que la première secousse. Une troisième et dernière réplique survint deux heures plus tard. À la fin de la journée, il y avait soixante mille morts et la ville était réduite à un tas de pierres. À titre de comparaison, le tremblement de terre de San Francisco de 1906 faisait 7,8 sur l'échelle de Richter et il dura moins de trente secondes.
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Les propriétés de ces éléments peuvent devenir plus curieuses encore quand ils sont combinés. L'oxygène et l'hydrogène, par exemple, sont deux des éléments les plus combustibles, mais assemblez-les et vous obtenez de l'eau, qui est incombustible. Plus curieuse encore, la combinaison du sodium, l'un des éléments les plus instables, et du chlore, l'un des plus toxiques. Faites tomber un peu de sodium pur dans de l'eau ordinaire et il explosera avec une force suffisante pour vous tuer. Le chlore est encore plus dangereux. S'il est utile à de faibles concentrations pour tuer les micro-organismes (c'est le chlore que l'on sent dans l'eau de Javel), en grands volumes, il est mortel. Le chlore était l'élément de choix des gaz asphyxiants de la Première Guerre mondiale- le gaz moutarde, notamment. Et comme en attestent les yeux rouges des nageurs, le corps de l'humain ne l'apprécie guère, même sous une forme extrêmement diluée. Mais assemblez ces deux dangers publics, et qu'obtenez-vous ? Du chlorure de sodium- le sel de table ordinaire.
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Vous dormiriez peut-être moins bien si vous aviez conscience que votre matelas abrite environ 2 millions d'acariens microscopiques qui viennent dans votre sommeil se régaler de vos fluides sébacés et de ces délicieux fragments de peau bien croustillants que vous abandonnez en dormant. Votre oreiller à lui seul peut en abriter 40 000. (Pour eux, votre tête n'est qu'une énorme sucette.) Et ne croyez pas tout changer avec une taie d'oreiller propre: pour les animaux de la taille des acariens, la trame du tissu humain le plus ferme est comme le gréement d'un navire. Si votre oreiller a six ans (ce qui semble être l'âge moyen d'un oreiller), on a estimé d'un dixième de son poids sera constitué « de peau morte, d'acariens vivants, d'acariens morts et de crottes d'acariens », pour citer l'homme qui a effectué le calcul, le Dr. John Maunder du British Medical Entomology Center. (Mais au moins, ce sont vos acariens. Pensez à ce qui se blottit contre vous chaque fois que vous vous allongez sur un lit de motel).
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L'ADN n'a qu'une seule raison d'être : créer davantage d'ADN. Et vous en avez beaucoup en vous - environ 2 mètres compressés dans presque chacune de vos cellules. Chaque brin d'ADN comporte 3,2 milliards de lettres d'encodage, assez pour offrir 10 à la 3 480 000 000 combinaisons possibles, « garanties uniques selon toutes les probabilités » selon Christian De Duve. Cela fait beaucoup de possibilités, 1 suivi de plus de 3 milliards de zéros. « Il faudrait plus de 5000 livres de taille moyenne pour imprimer ce seul chiffre », précise De Duve. Regardez-vous dans la glace et réfléchissez au fait que vous contenez 10 milliards de millions de cellules, dont la plupart contiennent 2 mètres d'ADN fortement compacté : vous commencerez à saisir combien vous trimballez de ce truc avec vous. Si tout votre ADN était tissé en un seul fil ténu, il serait assez long pour relier la Terre à la Lune non pas une fois, mais des milliers de fois.
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De nombreux autres extraits se trouvent sur Babelio.
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Autre livre de Bill Bryson que j'ai lu
American Rigolos: Chroniques d'un grand pays
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mercredi 30 décembre 2009

Les six clés de la confiance en soi

«Comment peut-on aimer et être aimé quand on ne s'aime pas soi-même ? «Je ne suis pas à la hauteur». «Je ne me sens pas digne d'amour». Comment être heureux dans la vie lorsque l'on se déprécie ?
La confiance en soi est la clé du succès. Elle est essentielle pour se comprendre soi-même et comprendre les autres.
Ce livre nous propose des méthodes simples et efficaces pour nous affirmer, pour surmonter l'anxiété, la peur de l'autre et de l'échec, pour croire enfin à notre capacité au bonheur.»


Puisque l'une des six clés de la confiance en soi selon Nathaniel Branden est l'affirmation de soi,, voici donc ma première déclaration: eh oui, il m'arrive de lire des livres de «pseudo-psychologie» et de les apprécier pleinement ! hihi
Voici maintenant ma deuxième affirmation: oui, je souffre d'un manque de confiance en soi, et ce manque d'estime de moi-même me cause parfois bien des problèmes. En tant que future enseignante, je crois fermement à la grande influence que j'exercerai sur mes élèves. Et s'il y a une chose que je ne veux absolument pas leur enseigner, c'est à être timide et à rester dans son coin comme j'ai toujours eu tendance à le faire. Rassurez-vous, cependant: j'ai fait d'énormes progrès depuis quelques années. Mais je ne crois pas qu'ils soient suffisants.
Le renforcement de l'estime de soi est le travail de toute une vie. C'est un travail qui n'est jamais terminé. Je crois que le livre de Branden est un excellent point de départ pour débuter ce travail. Comme il le dit lui-même, développer la confiance en soi, c'est comme faire de l'exercice. Plus on attend avant de s'y mettre, plus il est difficile de commencer, et plus l'exercice est pénible au début. Toutefois, plus on fait d'exercices, plus cela devient agréable et plus cela devient facile. N'est-ce pas une belle image ?
Voici donc les six clés, qui, selon le docteur Branden, constituent la base pour développer l'estime de soi:
  • La pratique de la vie consciente
  • La pratique de l'acceptation de soi
  • La pratique de la responsabilisation de soi
  • La pratique de l'affirmation de soi
  • La pratique de la vie axée sur un but
  • La pratique de l'intégrité personnelle
Même si plusieurs des affirmations de l'auteur me semblaient aller de soi, je crois que j'avais besoin de les lire et de me les faire dire pour pleinement les réaliser. Je pense que plusieurs personnes sont dans mon cas et gagneraient à lire ce livre. J'irais même jusqu'à dire que chaque personne pourrait retirer quelque chose de bien de cette lecture. Comme on l'apprend dans ce livre, les personnes qui semblent les plus confiantes sont parfois celles qui manquent le plus cruellement de confiance en soi. Vous apprendrez, par le biais de ce livre, comment pense, agit et se comporte une personne qui se porte une réelle et saine estime de soi. Vous aurez aussi certainement le goût de devenir une telle personne.
Dans la troisième partie de son livre, Branden expose les liens entre la confiance en soi et l'éducation des enfants, l'enseignement, le travail, la thérapie et la culture de façon générale. Ces chapitres sont très intéressants, mais à mon avis, trop fortement teintés du jugement de l'auteur. Bref, trop d'opinions personnelles qui parfois peuvent choquer le lecteur, confronté à ses propres croyances. Je crois que c'était là le but de l'auteur, qui prône l'intégrité et l'affirmation de soi. En effet, l'un des indices de l'estime de soi est de ne pas adhérer automatiquement aux croyances de l'interlocuteur, de tout remettre en questions et de se conformer à ses valeurs personnelles. Malgré tout, cette abondance d'opinions fortement subjectives m'ont agacées à la longue. Je déplore que l'auteur ait profité de l'occasion d'écrire un livre sur le développement de la confiance en soi pour y exposer ses opinions personnelles. Si j'avais voulu lire un essai, j'aurais cherché un essai. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé la section sur l'enseignement, même si je n'adhérais pas à toutes les affirmations de Branden.
Bref, comme je l'ai dit précédemment, «Les six clés de la confiance en soi» est un livre que tous gagneraient à lire, même si sa lecture est parfois légèrement pénible parce qu'on est constamment confrontés à nos propres croyances.
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Voici maintenant quelques citations qui ont attiré mon attention lors de la lecture du livre. Vous en trouverez de nombreuses autres sur Babelio.
«Si nos échecs posent le problème de l'incompétence, nos succès posent celui de la responsabilité.»
«Ceux qui pensent qu'ils en savent assez sont sur la pente qui mène à une inconscience grandissante.»
«L'estime de soi ne remplacera ni la nourriture qu'il faut absorber, ni le toit dont on a besoin au-dessus de nos têtes, mais grâce à elle il est vraisemblable que nous aurons cette nourriture et ce toit nécessaires.»
«Rien ne demande plus de courage que de vivre selon ses idées, ses jugements, ses valeurs.»
« Plus l'on recule le moment des aveux, plus l'on fait de mal. On ne protège personne et surtout pas soi-même.»

dimanche 29 novembre 2009

Le bizarre incident du chien pendant la nuit



«Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, " quinze ans, trois mois et deux jours ", décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains... déconcertants. Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit...»
 
 
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Dites-moi, c'est quand la dernière fois que vous avez été à la page 75 d'un roman tout en étant au chapitre 79 ? C'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre rempli d'images, de dessins, de plans ET de formules mathématiques ? Et c'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre amusant tout en apprenant quelque chose ?
Tous ces points font partie des nombreuses particularités du livre de Mark Haddon. Une belle découverte pour moi. Vous connaissez mon intérêt pour l'autisme. Je dévore tout ce qui m'en apprend plus sur le sujet. Mais ce roman est vraiment quelque chose, parce qu'il allie apprentissage et loisir. J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les mésaventures de Christopher Boone, et à voir comment il pense. En plus, ça concorde tout à fait avec ce qu'à dit un garçon qui a le syndrôme d'Asperger dans une conférence. Pas étonnant, puisque l'auteur a travaillé avec des personnes TED pendant des années.
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Voici pour terminer quelques extraits:
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«Être intelligent, c'est regarder comment les choses se passent et s'en servir pour découvrir quelque chose de nouveau. Comprendre que l'univers est en expansion, par exemple, ou qui a commis un meurtre. Ou voir un nom et attribuer à chaque lettre une valeur de 1 à 26 (a=1, b=2, etc.), additionner les chiffres dans sa tête et trouver que le résultat est un nombre premier, comme Jésus-Christ (151), Scooby Doo (113), Sherlock Holmes (163) ou Doctor Watson (157).»
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« Le lendemain matin, le bus scolaire a doublé 4 voitures rouges d'affilée, ce qui voulait dire que c'était une Bonne Journée, alors j'ai décidé de ne plus être triste à cause de Wellington.»
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«Mentir, c'est dire que quelque chose s'est passé alors que ça ne s'est pas passé. En fait, il ne s'est passé qu'une chose à un moment donné et en un lieu donné. Et il y a un nombre infini de choses qui ne se sont pas passées à ce moment-là et à cet endroit-là. Si je pense à quelque chose qui ne s'est pas passé, je me mets à penser à toutes les autres choses qui ne se sont pas passées.Par exemple, ce matin, au petit-déjeuner, j'ai pris du Ready Brek et un milk-shake chaud à la framboise. Mais si je dis qu'en réalité j'ai pris des Shreddies et une tasse de thé (En fait, il n'y a aucune chance pour que je prenne des Shreddies et du thé, parce qu'ils sont bruns tous les deux), je me mets à penser à des Coco-Pops, à de la limonade, à du porridge et à du Pepsi, et je pense que je n'ai pas pris mon petit déjeuner en Égypte, qu'il n'y avait pas de rhinocéros dans la pièce, que Père ne portait pas de scaphandre, et ainsi de suite. Rien que d'écrire ça, j'ai la tête qui tourne et j'ai peur [...]. »
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«Je trouve qu'on ferait mieux d'appeler ça (les métaphores) un mensonge, parce qu'un chien n'a rien à voir avec le temps et que personne n'a de squelette dans son placard. Quand j'essaie de me représenter une de ces expressions dans ma tête, ça ne fait que m'embrouiller parce que imaginer une prunelle dans un oeil, ça n'a rien à voir avec aimer beaucoup quelqu'un et alors je ne me souviens plus de ce qu'on est en train de me dire. »
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«Siobhan dit que quand on ferme la bouche et qu'on expire bruyamment par le nez, ça peut signifier qu'on est détendu, ou qu'on s'ennuie, ou qu'on est fâché. Tout dépend de la quantité d'air qui sort de votre nez et de la rapidité avec laquelle il sort, de la forme qu'a votre bouche à ce moment-là, de la manière dont on est assis et de ce qu'on a dit juste avant et de centaines d'autres choses qui sont bien trop compliquées pour qu'on puisse les déchiffrer en quelques secondes.»