mercredi 29 juin 2016

Les Quatre

Titre original : The Big Four
Paru en : 1927
Mon édition : éditions du Masque, 2015
252 pages

Quatrième de couverture :

Une enquête sur les Quatre ? Quels Quatre ? S'agit-il d'un quatuor musical ? Des quatre grands ? Du Pacte à quatre ? Oh non! Tout cela ne saurait constituer matière à enquête pour l'illustrissime Hercule Poirot... Et les Quatre en question sont des adversaires à sa mesure : un quatuor criminel ! Une bande de criminels internationaux dont le but n'est rien moins que de s'assurer la domination du monde... Bigre! Voilà des ennemis comme le célèbre détective n'aurait osé en rêver... Et une rude bataille en perspective!
 
Mon commentaire :
 
Lire un Agatha Christie, c'est toujours se garantir un bon moment de lecture. Ce roman n'aura pas fait exception sur ce point, même si j'ai quelques reproches à adresser à l'histoire.
 
D'abord, il faut savoir que les Quatre ont d'abord constitué une série de nouvelles ayant paru dans un hebdomadaire en 1924. Même si c'est la même organisation criminelle qui est au centre de toute l'histoire, il s'agit en fait de plusieurs enquêtes séparées qui ont été mises ensemble. Le tout donne une impression de bâclée, puisqu'à chaque chapitre, Hercule Poirot et le capitaine Hastings sont appelés pour une nouvelle enquête le plus souvent sans apparent lien avec les Quatre. Bien entendu, on comprend vite que toutes les enquêtes y seront liées d'une façon ou d'une autre. Chaque chapitre commence donc par nos deux personnages qui se rendent sur les lieux d'un crime. Il y a une mini-énigme à résoudre et les revoilà repartis chez eux.
 
J'ai bien aimé l'idée du groupe des Quatre, cependant. C'est un groupe élitiste à l'origine de nombreuses attaques terroristes et qui souhaite changer l'ordre du monde. Bref, c'est un quatuor cherchant à créer l'anarchie. Le Numéro Un est l'intelligence du groupe, le numéro Deux en est le portefeuille, le Numéro Trois en est la science et le Numéro Quatre le meurtrier. Je n'en dirai pas plus, afin que vous puissiez découvrir ces personnages par vous-même.
 
J'ai aussi beaucoup aimé qu'Hercule Poirot ait été berné autant de fois par ce groupe de terroristes. Ces derniers avaient en effet plus d'un tour dans leur sac pour déjouer les plans de l'illustrissime détective qui perd ici beaucoup de plumes. Et lui, à défaut de pouvoir jouer avec les Quatre, joue avec Hastings à de nombreuses reprises. Ce personnage est un peu dingue de rester auprès de Poirot alors que celui-ci le prend régulièrement pour un pantin...
 
Le dénouement est cependant beaucoup moins plaisant, car légèrement tiré par les cheveux. C'est peut-être parce que je commence à avoir lu plusieurs Christie, mais il me semble que cette fois-ci, elle a laissé un indice beaucoup trop évident. Il faut dire que l'ensemble manquait aussi de crédibilité.
 
J'ai quand même eu beaucoup de plaisir à lire cette histoire que j'ai dévorée en moins de deux jours. Je m'attaque maintenant au Train Bleu, le prochain titre de Christie !
 

lundi 27 juin 2016

Rain Man

Titre original : Rain Man
Éditions : France Loisirs, 1989
213 pages
 
Quatrième de couverture :
 
À la mort de son père, Charlie Babbitt découvre qu'il est déshérité au profit de Raymond, dit «Rain Man», un frère autiste dont il ignorait l'existence. Décidé à récupérer sa part d'héritage, il l'enlève de l'hôpital psychiatrique où il vit. Alors commencent pour les deux hommes des jours d'errance qui vont bouleverser la vie de Charlie en lui enseignant ce qu'il avait toujours refusé : le besoin d'aimer. Le texte poignant d'un film au prodigieux succès.
 
Mon commentaire :
 
Voilà une autre antiquité qui trônait dans ma bibliothèque depuis fort longtemps. Une antiquité, oui, mais une antiquité qui garde sa valeur avec le temps.
 
Les connaissances de la majorité des gens sur l'autisme est plus grande aujourd'hui. On sait que ces derniers ont rarement des aptitudes aussi grandes que ce Raymond, et qu'il est assez rare merci qu'ils puissent calculer ou avoir une mémoire à toute épreuve comme ce personnage. N'empêche que «Rain Man» a été inspiré d'un homme atteint du syndrome du savant, Kim Peek. Et là, en sachant cela, j'ai complètement embarqué dans ma lecture, moi qui ai toujours été fascinée par l'autisme et par ses nombreuses facettes.
 
Je n'ai jamais vu le film, ce dernier étant sorti à peine deux ans après ma naissance. Maintenant, j'aimerais bien le voir, surtout que, pour une fois, l'original est le film et non pas le livre. Je suis certaine que toutes les émotions que j'ai ressenties à la lecture de cette merveilleuse histoire d'amour fraternel seront décuplées.
 
Le livre en tant que tel, se lit d'une traite. Il est court et va droit à l'essentiel. Les personnages sont admirablement dépeints et les particularités autistiques de Raymond, très bien décrites de manière à ce que les lecteurs saisissent bien le personnages.
 
Bref, j'ai eu un beau moment de lecture en lisant Rain Man. J'espère en avoir bien d'autres comme celui-ci cet été.

dimanche 19 juin 2016

Lélia

Édition : Gallimard, 2003
Première édition : 1833
Collection : Folio classique
601 pages

Quatrième de couverture :

Ce roman (1833) est inspiré, moins par la vie que par la personne de George Sand. L'héroïne est une femme d'action, mais dévorée du démon de l'analyse, et dont le charme opère sur bien des hommes : le poète Sténio (on songe à Musset), l'ancien aventurier converti, Trenmor, l'ermite Magnus. Lélia cherche la paix en devenant l'abbesse d'un couvent. Sténio l'y retrouve et c'est le drame. George Sand distinguait elle-même dans son livre une question psychologique, une question sociale (la femme dans la société), la poésie des personnages, le style qui traduit cette poésie. Lélia, ajoutait-elle, signifie la déception, la souffrance, le cœur défiant et desséché, le désespoir. - Sténio signifie l'espérance, la confiance dans l'avenir, l'amour. L'auteur apporte une philosophie, celle du désespoir lucide, au service d'un grand livre.
 
Mon commentaire :
 
Acheté à l'époque de mon cégep, c'est-à-dire il y a une dizaine d'années, alors que je m'étais prise d'une passion pour les classiques qui s'est vite calmée quand j'ai constaté que seules quelques-unes de ces oeuvres me plaisaient, ce livre a vite été oublié dans ma bibliothèque.
Non seulement le moment n'était jamais opportun pour lire cette oeuvre, mais en plus son épaisseur, des multiples notes de bas de pages et les caractères minuscules m'intimidaient grandement. Au mois de janvier dernier, j'ai décidé qu'il était grand temps de le lire. J'étais loin de me douter que j'en ressortirais seulement cinq mois plus tard.
En effet, Lélia est une oeuvre extrêmement dense, pas du tout le genre qu'on lit pour se changer les idées le soir avant d'aller se coucher. Sa lecture demande une attention de tous les instants, ne serait-ce que pour décoder toutes ces longues phrases interminables ponctuées de figures de style pas toujours évidentes.
La lecture de ce roman demande aussi une assez bonne connaissance de la religion chrétienne, en particulier catholique, de même que de l'époque dont il est question, car les personnages baignent dans une religion qu'ils mettent en doute tout en se voyant obligés de s'y contraindre.
Finalement, il ne faut pas s'attendre à une histoire avec une intrigue en tant que telle. Il n'y a pas du tout d'action, ce qui peut être ennuyant.
À vrai dire, j'ai eu l'impression de lire une succession de litanies de personnes de la haute société qui ont beaucoup trop le temps de penser et qui en oublient de vivre. Le personnage de Lélia, apparemment à l'image de Sand, m'a paru froid, hautain et terriblement pessimiste. Le personnage de Sténio m'a paru encore plus pathétique dans son amour désespéré pour une femme incapable d'aimer. Par moments, j'ai pensé aux tragédies de Shakespeare, tellement les paroles des personnages manquent de naturel.
Ne vous méprenez cependant pas, je sais que ce livre est le reflet d'un passé révolu, et que pour son époque, Sand avait une pensée remarquablement divergente des autres femmes de son époque. Je comprends aussi que toutes ces phrases longues et difficiles à décoder sont le reflet d'une mode passée.
Malgré tout, je ne peux pas dire que j'ai apprécié ma lecture. Trop de religion, trop de négativisme, trop de drame, trop de plaintes. Ce n'est pas pour rien que j'y ai mis cinq mois, entrecoupant chacune des parties d'un ou deux livres plus légers. Si je m'étais écoutée, je l'aurais abandonné une bonne centaine de fois.
N'empêche que j'y ai trouvé plusieurs belles citations, que j'ai trouvées réfléchies et habiles. C'est sans doute ce qui m'a permis de résister pendant toute ma lecture.
Il est à noter que mon édition contient une réécriture de Sand faite six ans après la première parution de Lélia. Je n'ai tout simplement pas pu me résoudre à la lire. Je ne peux donc pas donner mon opinion sur cette réécriture qui est apparemment plus optimiste. Tant pis.
J'ai lu que Lélia n'est pas le bon livre pour commencer à lire Sand. J'ai malgré tout commencé avec celui-ci,  et sa lecture m'a effectivement découragée pour un bon bout de temps. Mais puisque je sais que ses autres livres sont différents, je leur donnerai peut-être une seconde chance un de ces jours. Mais pas avant longtemps. 

samedi 18 juin 2016

Le meurtre de Roger Ackroyd

Titre original : The Murder of Roger Ackroyd
Mon édition : Club des masques, 1996
Première édition : 1926
250 pages
 
Quatrième de couverture :
 
Cela fait tout juste un an que le mari de Mrs Ferrars est mort. D'une gastrite aigüe. Enfin, c'est ce qu'il semble. Après tout, les symptômes de l'empoisonnement par l'arsenic sont presque les mêmes... Hier, Mrs Ferrars est morte à son tour. Une trop forte dose de véronal. Suicide? Allons donc! Elle était encore jeune et très riche... Et puis, aujourd'hui, Mr Ackroyd a été assassiné. Cette fois, le doute n'est pas permis. Mais pourquoi ? Bien sûr, Mrs Ferrars et Mr Ackroyd paraissaient fort bien s'entendre. Surtout depuis la mort du mari. Mais de là à dire... Non, ce n'est pas possible... En tout cas, ce n'est pas si simple...
 
Mon commentaire :
 
Je suis bien contente de n'être pas allée m'informer à propos de ce roman d'Agatha Christie avant de l'avoir lu, car je crois que mon plaisir de lecture aurait été sacrément gâché. C'est pourquoi je me contenterai d'un commentaire court et simple, en espérant ainsi ne pas gâcher la surprise aux quelques personnes qui compteraient toujours lire ce roman sans en connaître la particularité.
 
Le meurtre de Roger Ackroyd est un roman à énigme qui semble être tout ce qu'il y a de plus classique chez Christie. Un petit village anglais, un meurtre de type huis-clos et la recherche du coupable par Hercule Poirot. On y retrouve toutes les caractéristiques du détective qui font en sorte qu'on l'adore ou qu'on le déteste, c'est selon. Et bien sûr, les déductions que se dernier fait à l'aide de ses petites cellules grises sont ahurissantes. C'est donc un roman prenant, mais que rien de prime abord ne distingue des autres romans de l'auteure. Je dois même dire que je me suis ennuyée lors de certains passages. J'ai trouvé que c'était plus long que dans les autres romans avant que les véritables indices apparaissent. En effet, il faut savoir qu'il y a plus d'une intrigue dans cette histoire,  ce qui emmêle les pinceaux à souhait. Une fois toutes les intrigues secondaires démystifiées, le meurtrier apparaît plus clairement, sans qu'on en arrive toutefois à comprendre le mobile.
 
Malgré le tour de force du dénouement, je dois dire que ce n'est pas mon roman favori de l'auteur. Je commence à avoir bien hâte de tomber sur un roman dont l'héroïne est Mrs Marple (je les lis dans leur ordre de parution) ! Cela fera changement de Poirot qui a tendance à me tomber sur les nerfs...