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samedi 25 mars 2017

Acide sulfurique

Éditions : Albin Michel, 2005
193 pages

Quatrième de couverture :

« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle ».

Mon commentaire :

Mon édition ne comporte pas réellement de résumé sur la quatrième de couverture et c'est aussi bien comme cela. Acide sulfurique est le genre de roman qui se passe de résumé. Je ne savais pas à quoi m'attendre en l'ouvrant et c'était parfait.
 
Comme pour la plupart des romans d'Amélie Nothomb que j'ai lus, j'ai été happée dès les premières pages. L'écriture est fluide et va à l'essentiel, pas de mots superflus. Que des mots forts et imagés. C'est sans doute la qualité que j'aime le plus chez Nothomb. Cette capacité qu'elle a de dire tant de choses avec une économie de mots. Qualité que je suis loin de posséder. C'est sans doute la raison pour laquelle je l'admire autant.
 
Ce roman est noir et présente la nature humaine dans ce qu'elle a de plus dégoûtant. Le voyeurisme à son extrême. C'est une critique de la télé-réalité, mais surtout de ceux qui la consomment sans se poser de questions.
 
Malgré toutes ces qualités, je me dois d'être honnête. Même si ma lecture a été intense, elle fera sans doute comme les autres romans que j'ai lus de l'auteure. Vite consommée, vite oubliée. J'admire l'écriture, mais les histoires sont vite oubliées.

mardi 6 juillet 2010

Stupeur et tremblements

Titre anglais:

Fear and Trembling

Quatrième de couverture:

Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne.
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.
Résumé et commentaire :
Stupeur et tremblements raconte les déboires d'Amélie Nothomb au sein d'une entreprise japonaise. D'abord assez bien considérée, quoique ignorée par la plupart, elle commettra tout au long du roman, ou plutôt de sa vie au sein de cette entreprise, une série de gaffes qui la feront descendre dans l'estime des gens tout comme dans les échelons. Au final, elle se retrouvera à récurer les chiottes du 44e étage, au plus grand plaisir de sa supérieure immédiate...
Pourtant, les gaffes en questions sont idiotes. Elles sont tout d'abord incompréhensibles à nos pauvres yeux d'Occidentaux, et en plus elles nous semblent tellement banales. Le fait que Nothomb ait pu tenir aussi longtemps dans une telle entreprise me semble être un exploit !
En tout cas, ce livre aura eu l'avantage de bien me faire rigoler, de me confirmer que j'aime beaucoup l'écriture autodérisoire d'Amélie Nothomb, mais surtout de me faire réaliser que si les façons de penser des Japonais nous semblent si ridicules, c'est qu'ils doivent bien nous trouver complètement fous eux aussi !
Extraits :
Voici un petit extrait qui tend malheureusement à confirmer ma théorie :
Tout étranger désirant s'intégrer au Japon met en son point d'honneur à respecter les usages de l'Empire. Il est remarquable que l'inverse soit absolument faux : les Nippons qui s'offusquent des manquements d'autrui à leur code ne se scandalisent jamais de leurs propres dérogations aux convenances des autres.
Et un autre extrait qui m'a bien fait rigoler:
Au matin, mes bourreaux arriveront et je leur dirai: « J'ai failli ! Tuez-moi. Accomplissez mon ultime volonté: que ce soit Fubuki qui me donne la mort. Qu'elle me dévisse le crâne comme à un poivrier. Mon sang coulera et ce sera du poivre noir. Prenez et mangez, car ceci est mon poivre qui sera versé pour vous et pour la multitude, le poivre de l'alliance nouvelle et éternelle. Vous éternuerez en mémoire de moi.»
*****
Autres livres d'Amélie Nothomb que j'ai lus :
Mercure
Attentat

samedi 5 septembre 2009

Biographie de la faim


«La faim, c'est moi».
*****

Voilà le résumé complet de ce roman autobiographique d'Amélie Nothomb ! Même si, d'une certaine façon, cela résume très bien le livre, ce n'est pas assez pour vous donner une idée de ce dont ça parle.
«Biographie de la faim», c'est en fait le récit de l'enfance et de l'adolescence d'Amélie Nothomb. Fille d'un diplomate, elle a été ballotée d'un pays à l'autre durant toute son enfance. Japon, Chine, États-Unis, Bangladesh... Elle a connu des mondes bien différents. Elle en a aimé certains, et détesté d'autres.
Mais «Biographie de la faim», c'est surtout le récit de la faim de Nothomb. La faim de sucre, la faim d'alcool, la faim d'amour, la faim d'eau et la faim de bien d'autres choses. Des faims insatiables qui la conduiront à certaines extrémités.
*****
Même si «Mercure» demeure de loin mon Nothomb favori, j'ai adoré «Biographie de la faim». Disions que c'est mon deuxième préféré. J'ai beaucoup aimé le récit de vie de cette petite fille au corps déformé et au «cerveau surdéveloppé», transportée d'un pays à l'autre tous les trois ans ou presque.
Comme toujours avec cette auteure, les excentricités ne manquent pas et le vocabulaire est très imagé. Elle ne manque jamais de me tirer quelques sourires. Cette fois-ci, j'ai particulièrement aimé la passage où elle parle de son ventre qui faisait des «glouglous niagaresques» après une crise de potomanie !
Bref, ce livre est tout à fait à l'image de son auteure: intelligent, original et excentrique !
*****
Voici le premier passage du livre :
«Il est un archipel océanien qui s'appelle Vanuatu, anciennement Nouvelles-Hébrides, et qui n'a jamais connu la faim. Au large de la Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji, le Vanuatu a bénéficié pendant des millénaires de deux atouts dont chacun est rare et dont l'alliance est rarissime : l'abondance et l'isolement. Cette dernière vertu, s'agissant d'un archipel, est un peu de l'ordre du pléonasme, certes. Mais on a vu des îles très fréquentées, alors qu'on a jamais vu d'îles aussi peu visitées que les Nouvelles-Hébrides.»
Et voici un autre extrait:
«J'insiste sur "à ce point": je ne défends pas absolument la satiété. Il est bon que l'âme conserve une part de son désir. Mais entre rassasier et se payer carrément ma tête, il y avait de la marge.
Les cas les plus flagrants étaient les contes de fées. Un fabuleux créateur d'histoires tirait du néant des commencements formidables: là où il n'y avait rien, il installait des mécaniques sublimes, des astuces narratives qui mettaient l'eau à la bouche de l'esprit. Il y avait des bottes de sept lieues, des citrouilles transformistes, des animaux pourvus d'une belle voix et d'un vocabulaire étendu, des robes couleur de lune, des crapauds qui se prétendaient princes. Et tout cela pour quoi ? Pour découvrir que le crapaud était réellement un prince et qu'il fallait donc l'épouser et avoir de lui beaucoup d'enfants.
De qui se moquait-on ?
C'était un complot dont le but secret devait être la frustration. «On» (qui ? je ne l'ai jamais su) cherchait à tromper ma faim. C'était scandaleux. Hélas, à mon indignation devait très vite succéder la honte, quand je constatai que les autres enfants se satisfaisaient de cette situation-pire, ne voyaient même pas où était le problème.»
*****
Aussi lu de Amélie Nothomb

vendredi 1 mai 2009

Hygiène de l'assassin


«Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu.»
*****
Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce roman là. Ce qui est certain, c'est que je les ai moins aimés que les deux autres Nothomb que j'ai lus jusqu'à maintenant. Elle est très bonne pour faire des romans bizarres, mais on dirait que celui-ci l'était trop. Enfin, plus son personnage Prétextat Tach que le roman en tant que tel. Un personnage tout à fait détestable et dont la pensée est bien difficile à suivre par moments.
J'ai tout de même beaucoup aimé les dialogues qui ne manquent certainement pas de vocabulaire et qui sont parfois très cocasses.
J'espère bien un jour lire un autre livre d'Amélie Nothomb qui arrive à la cheville de Mercure. Je l'espère vraiment, car ce roman m'avait vraiment fait capoter. Malheureusement, ce n'est pas le cas de celui-ci. Mais donnons-lui une chance, Hygiène de l'assassin était son premier roman.

jeudi 12 mars 2009

Les combustibles

This play by Amélie Nothomb has unfortunately not been translated. Most of her novels have been translated though. Don't hesitate to discover that uncommun author !
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Quiconque a déjà lu Amélie Nothomb sait que ses livres sont totalement inclassables. Ça n'augure rien de bon, n'est-ce-pas ? Cependant, à chaque fois que je me suis plongée dans l'un de ses romans, j'ai eu beaucoup de plaisir !
Vous ne verrez aucun autre message blog sur cette auteure, car je n'ai lu aucun de ses romans depuis 2007. Je n'avais pas encore découvert l'univers des blogues à cette époque. Cependant, je peux vous dire que celui que j'ai le plus aimé jusqu'à maintenant est «Mercure». Quel talent et quel génie ! Je n'en revenais tout simplement pas.
Cette fois-ci, j'ai choisi de lire les Combustibles parce que c'est très très court. C'était en plein ce dont j'avais besoin pour décrocher de l'université sans trop me sentir coupable. C'est vraiment très court: 89 pages. Mais 89 pages de pur délice. Du moins, à mon avis.
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La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur, où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter contre le froid: les livres...
Tout le monde a répondu une fois dans sa vie à la question: quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? Dans ce huis-clos cerné par les bombes et les tirs des snipers, l'étincelante romancière du Sabotage Amoureux pose à ses personnages une question autrement perverse: quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ?
Humour, ironie et désespoir s'entretissent subtilement dans cette parabole aux résonances singulièrement actuelles.