jeudi 17 février 2011

La mytérieuse affaire de Styles

Titre original : The Mysterious Affair at Styles
Première édition : 1920
Lu dans le premier tome des intégrales d'Agatha Christie des éditions du Masque.
204 pages
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Résumé de l'éditeur :
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Curieuse, l'obstination que le détective Hercule Poirot met à empêcher l'arrestation immédiate d'Alfred Inglethorp pour le meurtre de sa femme, la riche châtelaine de Styles Court.
Aussi bizarre, d'ailleurs, que l'entêtement d'Inglethorp à ne pas lever le petit doigt pour réfuter les charges qui s'accumulent contre lui. C'est vrai qu'Inglethorp n'est pas le seul à bénéficier de cette mort ni le seul qui ait eu l'occasion de se procurer la strychnine qui l'a provoquée. Il y a aussi les beaux-fils de la victime, John Cavendish et son frère Lawrence ; il y a Mary, l'épouse de John, et Cynthia, la protégée de la défunte. Et c'est vrai aussi qu'on n'a trouvé aucun indice permettant de passer la corde au cou du coupable, ce qui ne veut pas dire que ces indices n'existent pas. D'un feu allumé en plein été, d'une empreinte dans une plate-bande et d'une tache de café, Hercule Poirot va tirer ce qui manque à la police officielle : les aveux du meurtrier et la solution de cette mystérieure affaire de Styles qui est la toute première oeuvre d'Agatha Christie (publiée en 1920) et l'une des plus astucieuses énigmes de ce maître du genre.
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Mon commentaire :
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Tant qu'à m'inscrire au challenge Agatha Christie de George, je me suis dit que j'allais me donner un objectif supplémentaire : en lire l'intégrale, et ce, en autant que possible dans le même ordre que celui de la parution de ses romans. C'est la raison pour laquelle j'ai débuté avec La mystérieuse affaire de Styles, roman qu'elle a publié pour la première fois en 1920, alors qu'elle était encore totalement inconnue du grand public. Elle a bien écrit quelques nouvelles avant cela, mais rien de très notable et surtout rien de très facile à trouver de nos jours dans une petite bibliothèque de région.
C'est aussi avec La mystérieuse affaire de Styles qu'est né le célébrissime inspecteur Hercule Poirot, le gagne-pain d'Agatha Christie. J'étais donc extrêmement curieuse de me plonger dans la toute première oeuvre de la reine des romans policiers. J'avais aussi peur d'être déçue par l'inexpérience d'Agatha Christie lors de cette première oeuvre.
Si ce n'est pas son meilleur roman, il est néanmoins très réussi. Tous les éléments d'une bonne intrigue sont présents et on voit que l'enquête de Poirot a été pensée jusque dans ses moindres détails. On sent également que l'auteure avait quelques bonnes connaissances par rapport aux poisons ! Et finalement, encore mieux que tout le reste, je n'ai pas deviné qui était l'auteure du crime, bernée que j'ai été par de nombreuses fausses pistes !
J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Hastings qui, tout au long du roman, a douté des capacités de Poirot tout en pensant qu'il détenait la solution. Et justement, les solutions auxquelles il pensait ressemblait pas mal à celles que je me reformulais, ce qui faisais en sorte que je savais que mes hypothèses étaient erronées. À la fin, j'ai abandonné et attendu de voir qui avec tué madame Inglethorp, totament incapable que j'étais devenue à soupçonner qui que ce soit.
J'ai bien hâte de me replonger dans l'oeuvre d'Agatha Christie avec Mr Brown !
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Autres livres d'Agatha Christie que j'ai lus :

Mrs Mac Ginty est morte
La dernière énigme
Dix petits nègres

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Les récrés du Petit Nicolas

Âge : 9-12 ans
Éditions Gallimard jeunesse
Folio junior
Date de parution : 1997
144 pages
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Résumé de l'éditeur :
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L’école, c’est pour les copains. Pour cette raison évidente, Nicolas aime beaucoup l’école, surtout pendant les récrés. Mais les récrés d'Agnan, Eudes, Alceste, Joachim, Maixent, Rufus, Clotaire, Geoffroy et du petit Nicolas ont-elles lieu entre les cours ou pendant les cours ? C'est souvent la question que se posent le Bouillon, le surveillant, le directeur et la maîtresse… Avec cette bande de terribles copains, personne n'a vraiment le temps de s'ennuyer !Le Petit Nicolas et ses copains font à nouveau les quatre cents coups ! Retrouvez dans leurs aventures l'humour irrésistible et le génie de Sempé et Goscinny.
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Mon commentaire :
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C'était ma première expérience avec les aventures du petit Nicolas, que je connaissais pas mais qui semble très connu en France. Les récrés du petit Nicolas est constitué de 17 petites histoires mettant en vedette Nicolas et ses amis de l'école, tous plus turbulents les uns que les autres. J'ai beaucoup aimé la tournure de certaines histoires qui, sans que je sache trop pourquoi, m'ont un peu rappelé la télésérie les Parent par leur humour accessible à tous. C'est donc un petit livre que bien des adultes liront avec le sourire en coin comme les enfants ! Le seul aspect que je trouve un peu dommage, c'est que la langue soit si «française». Non pas que cela me dérange habituellement, mais je me demande jusqu'à quel point les enfants québécois comprendraient si on leur lisait ces histoires.
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Un extrait :
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«T'es un menteur, j'ai dit à Geoffroy.
- Répète un peu, m'a répondu Geoffroy.
- T'es un menteur, je lui ai répété.
- Ah ! oui ? il m'a demandé.
- Oui, je lui ai répondu, et la cloche a sonné la fin de la récré.
- Bon, a dit Geoffroy pendant que nous nous mettions en rang, à la prochaine récré, on se bat.
- D'accord, je lui ai dit ; parce que moi, ce genre de choses, il faut pas me les dire deux fois, c'est vrai quoi, à la fin.
- Silence dans les rangs ! a crié le Bouillon, qui est notre surveillant ; et avec lui il ne faut pas rigoler.»

lundi 7 février 2011

Cyrano de Bergerac

Éditions Groupe Beauchemin
Année d'édition 2002
381 pages
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Résumé de l'éditeur :
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Cyrano de Bergerac de Rostand suscite l'enthousiasme chez les lecteurs, transportés par la certitude d'avoir été témoins d'un destin digne de figurer parmi les grands mythes universels. Tour à tout attendri et rageur, éloquent et déconcerté, intègre et pactisant, triomphant et défait, Cyrano apparaît dans toute son accablante humanité jusqu'à ce qu'il révèle lui-même ce qui lui confère le sublime auquel tous les lecteurs ont été sensibles : en dépit de ses échecs, son panache demeure sans tâche.
Guy Bourbonnais
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Mon résumé :
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Cyrano de Bergerac est amoureux de Roxane. Il a toutes les qualités : il est courageux, audacieux, intelligent, et sa poésie est sans égale avec celle des autres. Une précieuse telle que Roxane devrait être charmée par de tels attributs, mais malheureusement, une chose empêche Cyrano de se déclarer à cette dernière: son nez. Son nez affreusement long et laid. Cyrano en a une telle honte que quiconque ose en mentionner l'existence, ou le regarde un peu trop longtemps le regrette amèrement. À cause de ce nez, Cyrano a dû développer plusieurs aspects de sa personnalité pour susciter l'admiration des autres. Mais malgré son courage et son sens de la répartie, il ne se sent toujours pas à la hauteur de séduire Roxane. Aussi quand il rencontre Christian, un beau jeune homme fou amoureux de Roxane mais dont la finesse d'esprit manque, Cyrano propose un pacte. Ils allieront la beauté de Christian aux paroles d'amour de Cyrano.
Si au début, Roxane est charmée par les attributs physiques de Christian, les paroles qu'elle croit prononcées par ce dernier la troublent de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle avoue que ses belles paroles ont finalement plus d'effet sur elle que sa beauté. On pourrait croire que l'heure de gloire de Cyrano est enfin arrivée, mais il n'y a rien d'aussi facile dans Cyrano de Bergerac !
Je vous laisse découvrir la suite pour ceux d'entre vous qui n'ont toujours pas eu la chance de découvrir cette pièce de théâtre magnifique.
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Mon commentaire :
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Rarement lire une pièce de théâtre n'a été aussi enthousiasmant pour moi ! J'en ai apprécié plusieurs, mais jamais je n'ai pu en toute honnêté dire que j'avais vraiment eu du plaisir en en lisant une. Pourtant, j'ai adoré la tournure qu'a prise l'histoire, les actions et rebondissements multiples et les belles paroles de Cyrano de Bergerac. J'ai désespéré de le voir affublé d'un tel appendice, et j'aurais tant voulu que Roxane comprenne avant qu'elle était en fait amoureuse de Cyrano !
Je n'ai pas pu m'empêcher de voir cette pièce comme une sorte de version semi-humoristique de Roméo et Juliette. Je dis semi-humoristique, car en dépit du côté comique de la pièce, il s'agit tout de même d'un drame. Cyrano n'aura après tout jamais vécu l'amour juste à cause d'un nez... Si seulement la chirurgie esthétique avait existé au XVIIe siècle ! Au moins, Cyrano de Bergerac n'aura jamais perdu son... panache !
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Mon extrait favori :
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Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: " Moi, Monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse !" Amical: " Mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap!" Descriptif: " C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule ! "
Curieux: " De quoi sert cette oblongue capsule ? D'écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? Gracieux: " Aimez-vous à ce point les oiseaux Que paternellement vous vous préoccupâtes De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ?"
Truculent: " Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?"
Prévenant: " Gardez-vous, votre tête entrainée Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! Tendre: " Faites-lui faire un petit parasol De peur que sa couleur au soleil ne se fane !"
Pédant: " L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane Appelle Hippocampelephantocamelos Dût avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !"
Cavalier: " Quoi, I'ami, ce croc est à la mode ? Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode!"
Emphatique: " Aucun vent ne peut, nez magistral, T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! Dramatique: " C'est la Mer Rouge quand il saigne ! "
Admiratif: " Pour un parfumeur, quelle enseigne ! "
Lyrique: " Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?"
Naïf: " Ce monument, quand le visite-t-on ? "
Respectueux: " Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue! "
Campagnard: " He, arde ! C'est-y un nez ? Nanain ! C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! "
Militaire: " Pointez contre cavalerie ! "
Pratique: " Voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot! "
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot: " Le voilà donc ce nez qui des traits de son maîtreA détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître! "
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit:
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot!
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.

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