dimanche 29 novembre 2009

Le bizarre incident du chien pendant la nuit



«Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, " quinze ans, trois mois et deux jours ", décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains... déconcertants. Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit...»
 
 
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Dites-moi, c'est quand la dernière fois que vous avez été à la page 75 d'un roman tout en étant au chapitre 79 ? C'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre rempli d'images, de dessins, de plans ET de formules mathématiques ? Et c'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre amusant tout en apprenant quelque chose ?
Tous ces points font partie des nombreuses particularités du livre de Mark Haddon. Une belle découverte pour moi. Vous connaissez mon intérêt pour l'autisme. Je dévore tout ce qui m'en apprend plus sur le sujet. Mais ce roman est vraiment quelque chose, parce qu'il allie apprentissage et loisir. J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les mésaventures de Christopher Boone, et à voir comment il pense. En plus, ça concorde tout à fait avec ce qu'à dit un garçon qui a le syndrôme d'Asperger dans une conférence. Pas étonnant, puisque l'auteur a travaillé avec des personnes TED pendant des années.
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Voici pour terminer quelques extraits:
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«Être intelligent, c'est regarder comment les choses se passent et s'en servir pour découvrir quelque chose de nouveau. Comprendre que l'univers est en expansion, par exemple, ou qui a commis un meurtre. Ou voir un nom et attribuer à chaque lettre une valeur de 1 à 26 (a=1, b=2, etc.), additionner les chiffres dans sa tête et trouver que le résultat est un nombre premier, comme Jésus-Christ (151), Scooby Doo (113), Sherlock Holmes (163) ou Doctor Watson (157).»
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« Le lendemain matin, le bus scolaire a doublé 4 voitures rouges d'affilée, ce qui voulait dire que c'était une Bonne Journée, alors j'ai décidé de ne plus être triste à cause de Wellington.»
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«Mentir, c'est dire que quelque chose s'est passé alors que ça ne s'est pas passé. En fait, il ne s'est passé qu'une chose à un moment donné et en un lieu donné. Et il y a un nombre infini de choses qui ne se sont pas passées à ce moment-là et à cet endroit-là. Si je pense à quelque chose qui ne s'est pas passé, je me mets à penser à toutes les autres choses qui ne se sont pas passées.Par exemple, ce matin, au petit-déjeuner, j'ai pris du Ready Brek et un milk-shake chaud à la framboise. Mais si je dis qu'en réalité j'ai pris des Shreddies et une tasse de thé (En fait, il n'y a aucune chance pour que je prenne des Shreddies et du thé, parce qu'ils sont bruns tous les deux), je me mets à penser à des Coco-Pops, à de la limonade, à du porridge et à du Pepsi, et je pense que je n'ai pas pris mon petit déjeuner en Égypte, qu'il n'y avait pas de rhinocéros dans la pièce, que Père ne portait pas de scaphandre, et ainsi de suite. Rien que d'écrire ça, j'ai la tête qui tourne et j'ai peur [...]. »
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«Je trouve qu'on ferait mieux d'appeler ça (les métaphores) un mensonge, parce qu'un chien n'a rien à voir avec le temps et que personne n'a de squelette dans son placard. Quand j'essaie de me représenter une de ces expressions dans ma tête, ça ne fait que m'embrouiller parce que imaginer une prunelle dans un oeil, ça n'a rien à voir avec aimer beaucoup quelqu'un et alors je ne me souviens plus de ce qu'on est en train de me dire. »
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«Siobhan dit que quand on ferme la bouche et qu'on expire bruyamment par le nez, ça peut signifier qu'on est détendu, ou qu'on s'ennuie, ou qu'on est fâché. Tout dépend de la quantité d'air qui sort de votre nez et de la rapidité avec laquelle il sort, de la forme qu'a votre bouche à ce moment-là, de la manière dont on est assis et de ce qu'on a dit juste avant et de centaines d'autres choses qui sont bien trop compliquées pour qu'on puisse les déchiffrer en quelques secondes.»

samedi 21 novembre 2009

L'enfant qui ne parlait pas

«Psychologue et thérapeute, Torey Hayden est professeur-éducatrice dans une classe d'enfants souffrant de troubles du comportement. Un lien très fort l'unit à Jade, une petite fille de huit ans qui se tient courbée et ne parle pas. Chaque soir, Jade rejoint Torey dans une salle de cours et, après avoir fermé la porte à clé pour que personne d'autre ne l'entende, elle se met à parler. Ce qu'elle raconte est effrayant, incroyable. Des choses horribles ayant trait au sexe, à la violence, à la mort. La psychologue s'interroge. Réalité ? Mensonges ? Délires d'enfant perturbé ? À force de patience, elle finit par découvrir la vérité. Une vérité qui dépasse l'entendement... »

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J'avais tellement aimé mon premier Torey Hayden que je n'ai pas tardé à renouveler l'expérience. Cette fois-ci, j'ai choisi de lire L'enfant qui ne parlait pas, un livre qui témoigne d'un autre cas que l'auteure a rencontré durant sa carrière de psychologue et d'enseignante. Encore une fois, l'une des particularités de l'enfant perturbé est qu'elle ne parle pas au début. Elle se tient toute courbée et est complètement perturbée. Elle raconte des histoires de fantômes, des histoires de mort, des histoires de violence, des histoires de sexe. Toutes des histoires à dormir debout. Que se cache-t-il derrière tout cela ? Il faut le lire pour le savoir.
J'ai adoré ce livre, encore plus que Kévin le révolté. L'histoire semble parfois tellement invraisembable qu'on se demande si c'est réellement vrai. De plus, l'histoire se passe dans une salle de classe, ce qui accroît mon intérêt pour l'histoire. Je le recommande vivement à tous !



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Aussi lu par Torey L. Hayden
Kevin le révolté / Murphy's Boy

mardi 17 novembre 2009

American rigolos: Chroniques d'un grand pays

«Retourné vivre aux Etats-Unis après des années d’absence, Bill Bryson s’étonne : «Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. On n’obtient pas un pareil palmarès avec une population qui serait exclusivement composée de crétins. Et pourtant, parfois, c’est à se demander... Voyez plutôt : selon un sondage, 13% des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants. Donc, aux Etats-Unis, 12 millions de femmes se promènent dans un état chronique d’incertitude vestimentaire.» Bill Bryson, c’est l’auteur de Motel Blues (PBP/ Voyageurs n° 260), où il narrait son enfance au fin fonds de l’Iowa. Puis il est parti vivre en Angleterre, où il a fondé une famille et écrit un livre encore plus drôle sur ses mésaventures britanniques, Notes From a Small Island, vendu à plus d’un million d’exemplaires en Grande-Bretagne. De retour au pays avec les siens, il a vraiment l’impression de partir à la «redécouverte» de l’Amérique et se fait chroniqueur pour le raconter avec un humour inénarrable dans un journal anglais, le Mail on Sunday, d’octobre 1996 à mai 1998. Résultat : 75 chroniques regroupées en volume et encore un bestseller avec fous rires assurés à toutes les pages ou presque. Car ces petites histoires sont à savourer comme autant de feuilletons sur la vie quotidienne des Américains en Nouvelle-Angleterre. Tout y passe, vu que Bill a le chic de se fourrer dans les situations les plus absurdes, qu’il s’agisse de son coiffeur ou de sa femme, de l’administration ou de l’ordre public, des plaisirs de la campagne ou des joies de l’hiver, des supermarchés ou des ordinateurs, de la publicité ou de la religion, des hôtels ou des cabines téléphoniques, des élans ou des sconses, des autoroutes ou des aéroports, des séries télé ou de la « malbouffe » .»
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Un livre tout à fait tordant qui caricature le mode de vie des Américains et la vie de l'auteur lui-même ! J'ai eu un plaisir fou à lire toutes ces chroniques toutes plus hilarantes les unes que les autres. C'est sûr que je vais lire d'autres livres de cet auteur ! Merci Vesna !
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Il vous suffit de regarder n'importe quelle chaîne de télévision ou de parcourir les rayons surchargés de n'importe quel drugstore pour comprendre que les Américains revendiquent comme un droit légitime la pleine forme permanente. J'ai remarqué que même le shampooing promet de «changer notre vie».
C'est un étrange phénomène chez les Américains. Ils déploient une énergie incroyable pour dire «Non à la drogue !» et puis ils se précipitent pour en acheter des Caddie entiers dans les drugstores. Les Américains dépensent près de 75 milliards de dollars chaque année en remèdes de toutes sortes, et sur le petit écran les produits pharmaceutiques sont présentés avec une fougue qui vous laissent parfois pantois.
On diffuse actuellement à la télé un spot où une charmante dame d'un certain âge se tourne vers la caméraa pour déclarer d'une voix suave: Vous savez, quand j'ai la diarrhée, j'aime être à mon aise. (Mon commentaire: Pourquoi attendre d'avoir la diarrhée pour cela ?)
Dans une autre pub, on voit un gars au bowling- les hommes sont presque toujours au bowling dans les spots- se mettre à grimacer après avoir raté son coup et murmurer à son partenaire:
-Encore ces sacrées hémorroïdes !
Comme par miracle, son copain a un tube de crème contre les hémorroïdes dans sa poche. Pas dans son sac de sport ni dans la boîte à gants de sa voiture, mais sur lui, dans sa poche de chemise, d'où il peut le sortie en moins de deux pour offrir sa tournée ! Extraordinaire !
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Autodépannage.
- Vous pouvez vous attendre à avoir des tas de problèmes avec votre ordinateur. Cette section vous expose quelques-uns des problèmes les plus courants, ainsi que leurs solutions.
Problème: Mon ordinateur ne veut pas se mettre en marche.
Solution: Assurez-vous que votre ordinateur est bien branché. Vérifiez que le bouton est bien dans la position marche. Vérifiez que les fils électriques ne sont pas endommagés. Creusez pour mettre au jour les câbles souterrains dans votre jardin et vérifiez qu'ils ne sont pas endommagés. Prenez votre voiture, suivez les lignes électriques et vérifiez les pylônes. Assurez-vous que les câbles à haute tension ne sont pas tombés par terre.
Problème: Mon clavier n'a pas de touches.
Solution: Tournez-le sur l'autre face.
Problème: Ma souris refuse de manger du fromage et de faire tourner sa petite roue.
Solution: Mettez-la sous régime protéiné ou appelez votre animalerie.
Problème: J'ai un message qui revient constamment à l'écran: «Non-système général. Défaut de protection.»
Solution: C'est probablement parce que vous essayez de vous servir de votre ordinateur. Mettez votre appareil sur arrêt et tous ces messages agaçants disparaîtront.
Problème: Mon ordinateur, c'est de la camelote et il ne sert à rien.
Exact, et encore bravo ! Vous êtes prêt à optimiser votre système en achetant notre modèle Anthrax/3000 turbo-overclocking, ou à retourner à l'encre et au papier.
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Les victimes de billets de banque et pièces de monnaie (30 274) se situent presque à égalité avec celles de ciseaux (34 062). Je parviens à la rigueur à concevoir qu'on arrive accidentellement à avaler une pièce de monnaie-«Eh ! les gars, vous voulez voir mon nouveau tour ?»-, mais j'ai vraiment de la peine à imaginer par quel concours de circonstances le maniement d'une liasse de billets pourra justifier un voyage aux urgences. Il y a vraiment des gens qui gagneraient à être connus !
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J'aurais également plaisir à discuter avec quelques-unes des 263 000 personnes blessées par plafond, mur ou cloison intérieure. Je suis sûr qu'une victime de plafond doit avoir une bonne histoire à raconter. De même, j'écouterais avec intérêt l'une de ces 31 000 personnes victimes d'«articles de toilette».
Mais, en fait, les gens que je voudrais vraiment rencontrer, ce sont les pauvres malheureux (142 000) conduits aux urgences pour «accidents provoqués par leurs propres vêtements». De quoi diable peuvent-ils bien souffrir ? De fractures multiples du pyjama ? D'un hématome du survêtement ? L'imagination me manque...
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D'autres extraits sont disponibles sur Babelio à cette adresse.

mardi 10 novembre 2009

Le puma blanc


«Le puma, à peine visible malgré son pelage blanc, se terrait à l'affût sur un roc en surplomb, dans la montagne canadienne. Six cents mètres plus bas, deux cavaliers remontaient une étroite vallée. Sans ciller, de ses yeux jaunes, le fauve les épiait. Il les connaissait bien: ces deux-là avaient déjà tué sa mère et sa soeur et, à nouveau, ils étaient sur sa piste. Mais, cette fois, c'était lui qui guettait les hommes. Et ceux-ci étaient à cent lieues de s'en douter.»
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J'ai bien aimé ce roman de R.D Lawrence qui est à moitié racontée du point de vue de l'homme et à moitié du point de vue du cougar. On découvre le mode de vie de ce félin et on traite du braconnage dont il est souvent victime. Enfin, cela se passe dans les forêts et les montagnes de la Colombie-Britannique. Tous les ingrédients étaient là pour susciter mon intérêt !
Ce n'est tout de même pas un livre dont je vais me souvenir très longtemps. C'était agréable, sans plus.