Les éditions C.E.C., 1996
Collection : Grands textes
200 pages
Quatrième de couverture :
Imaginez-vous donc si je restai pétrifié, lorsque ma chandelle à la main, je vis là, sous mes yeux, tous ces barreaux se mettre à tourner d'eux-mêmes comme des toupies, avec un bruit de machine en rotation, sans que personne autre que moi fût à portée du lit.
Et, pendant ce temps-là, les vitres teintaient, les cuillers sautaient, toute la ferblanterie de la maison jouait du tambour, et les pommes de terre dansaient une sarabande diabolique dans tous les coins.
Le livre contient :
11 contes fantastiques :
- La ceinture de mon oncle
- Le rêve de Barthe
- Le revenant de Gentilly
- La maison hantée
- Le rêve d'Alphonse
- Un fantôme
- Une vision
- Coq Pomerleau
- Le diable des Forges
- Titange
- Le loup-garou
Des exercices, des analyses, un tableau synoptique, un résumé de la vie de l'auteur, un énoncé des caractéristiques du conte fantastique, etc.
Mon commentaire :
J'avais déjà lu quelques-uns des contes fantastiques de Louis Fréchette lors de mon cours de français 3 au cégep, et j'avais bien aimé leur petit côté typiquement québécois. Le langage de certains personnages, et en particulier de Jos Violon qui revient dans deux des nouvelles (Ti-Coq et Le diable des Forges) est succulent. C'est du joual pur et dur, comique et parfois difficile à comprendre. Je me suis amusée à lire certains passages à voix haute tellement je trouvais cela amusant.
Louis Fréchette reprend dans ses contes fantastiques plusieurs mythes et légendes québécois tels que le Diable des Forges, la Chasse-Galerie ou le loup-garou pour certaines de ses nouvelles, tandis que dans les autres, il parle plutôt d'apparitions, de revenants, de fantômes, d'esprits frappeurs, de rêves et de prémonitions. Dans plusieurs de ses nouvelles, Louis Fréchette donne une explication ou alors la laisse planer pour qu'on puisse rire du personnage qui raconte son histoire. C'est particulièrement le cas dans Coq Pomerleau et dans le Diable des Forges, deux nouvelles que j'ai particulièrement appréciées.
En somme, que ce soit pour replonger dans notre histoire et dans notre patrimoine culturel ou pour vous donner de nouvelles histoires de peur à raconter sur le bord d'un feu de camp, La maison hantée et autres nouvelles fantastiques est le livre idéal.
Extrait :
Voici un extrait pour vous montrer un exemple du langage de ce cher Jos Violon :
Parce que faut vous dire, les enfants, que dans ce temps-là, c'était pas le John Munn ni le Québec qui nous montait au Morial. On faisait la route en canots d'écorce, par gang de trois, quatre, cinq canots, en nageant et en chantant qu'y avait rien de plus beau.
À c't heure, bondance ! y a pus de fun à voyager. On part, on arrive : on voyage pas. Parlez-moi d'y a vingt-cinq à trente ans, c'est Jos Violon qui vous dis ça ! C'était queuque chose, dans ce temps-là le méquier de voyageur !
Le Coq qu'avait jamais, lui, travelé autrement qu'en berlot ou en petit cabarouette dans les chemins de campagne, avait pas tout à fait la twist dans le poignet pour l'aviron ; mais on voyait qu'y faisait de son mieux pour se dégourdir.
Avec ça qu'y devait avoir de quoi pour se dégourdir le canayen en effrette, parce que, de temps en temps, je le voyais qui se passait la main dans la chemise, et qui se baissait la tête, sous vot'respec', comme pour sucer quèque chose.
Je croyais d'abord qu'y prenait une chique, mais ya des imites pour chiquer. On a beau venir de la Beauce, un homme peut toujours pas virer trois ou quatre torquettes en sirop dans son après-midi.
4 commentaires:
Oh oh que ça m'intéresse et fortement à part ça. Je note en espérant le trouver facilement.
@ Suzanne : J'espère que tu trouveras. Peut-être que si tu regardes auprès des éditions c.e.c directement... Si tu ne trouves pas, je peux toujours te passer mon exemplaire, mais il est tout barbouillé et raturé parce que je l'ai lu au cégep...
Merci de ton offre mais à ma bibliothèque ils vont le commander. je suis bien contente. Je te dirais lorsque je le lirai.
@ Suzanne : Super, alors !
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