samedi 13 août 2011

Racines

Titre original : Roots
Mon édition : Robert Laffont, 1981
Première publication : 1976
477 pages

Résumé trouvé sur Babelio :

" Sous la lune et les étoiles, seul avec son fils, Omoro procéda au dernier rite de l'imposition du nom. Il marcha jusqu'aux confins du village, et là, élevant le petit en lui tournant le visage vers le ciel, il murmura tout doucement : " Regarde, cela seul est plus grand que toi ". " Alors qu'il ramassait du bois pour en faire un tambour, le fier Kinté, fils d'Omoro, est capturé par des toubabs qui l'envoient récolter le coton de l'autre côté de l'Océan, en Virginie. Le destin de sa race est scellé : ses descendants seront esclaves de père en fils, humiliés, battus, vendus au plus offrant, séparés de ceux qu'ils aiment. En faisant revivre son aïeul et sa lignée sur sept générations, l'auteur retrace l'histoire terrible, déchirante et véridique de ses ancêtres africains. Une immense saga.

Mon commentaire :

Je découvre- tardivement, il est vrai (mais vaut mieux tard que jamais, n'est-ce-pas ?), ce roman basé sur des faits vécus qui fut un succès dans les années 80. Force est de constater que Racines a toujours autant d'impact. Dire que j'ai adoré, ce serait peu dire. J'ai trouvé cela captivant, étonnant et magistral !
Racines, c'est le récit de sept générations d'une famille noire des États-Unis, depuis la capture par un toubab de Kounta Kinté, un Gambien fort admirable au XVIIIe siècle, puis transporté jusqu'en Amérique par un négrier dans des conditions effroyables, jusqu'à l'auteur qui, poussé par les histoires de sa grand-mère sur ses ancêtres esclaves, a entrepris des recherches poussées dans le but de vérifier la véracité de certaines histoires transmises de générations en générations par la tradition orale.
Alex Haley nous transporte tout d'abord dans le petit village de Djouffouré en Gambie où naît Kounta Kinté, son ancêtre. La rigueur de la recherche de l'auteur transparaît dans chaque page, alors qu'il nous fait découvrir petit à petit la culture et les traditions du peuple Mandingue à l'époque des captures d'esclaves. J'ai retrouvé avec bonheur et stupéfaction certains éléments de mon récent voyage en Afrique de l'Ouest : les calebasses, les petites huttes de terre cuite, la religion musulmane ainsi que de délicieux fruits que j'ai eu le bonheur de déguster au Togo. Comme quoi la vie en Afrique n'évolue pas aussi vite qu'en Amérique ! Je me suis attachée aux personnages de Kouta Kinté, d'Omoro son père, de Binta sa mère et de ses trois frères. J'ai ressenti l'attachement de ces personnages pour leur terre, leur respect des traditions aussi profondément que cela est possible pour l'occidentale que je suis. J'ai assisté avec beaucoup de douleur et de fierté à l'initiation de Kinté au monde des adultes. Puis, j'ai eu le coeur brisé lorsqu'il s'est fait capturer par un toubab et lorsque son long calvaire a commencé. Et ce, même si je savais pertinemment ce qui s'en venait. Je crois que mon voyage au Togo m'a beaucoup aidée à comprendre l'attachement des Africains pour leur terre, et j'ai eu doublement de la peine lorsque Kounta Kinté l'a quittée pour ne plus jamais revenir.
Cependant, j'ai fini par revenir de ma déception de quitter la Gambie pour éprouver des émotions plus fortes encore en accompagnant Kounta sur le bateau qui l'a mené aux États-Unis. Quelle honte que la façon dont les noirs étaient traités ! J'étais totalement révoltée. Comment pouvait-on les traiter comme du vulgaire bétail ?!?! C'est impardonnable.
On assiste ensuite à la vente, aux tentatives d'évasion, puis à la revente de notre personnages principal. Et ce, toujours avec beaucoup d'affliction. Puis, les choses prennent une tournure plus optimiste avec son mariage avec Bell, la cuisinière de la grande maison, et avec la naissance de leur fille Kizzy. Le récit devient presque facile en comparaison avec ce qu'on a lu auparavant, lorsque PAF ! Le malheur frappe à nouveau. À ma plus grande déception, nous quittons alors Kounta Kinté pour découvrir les destinées de son enfant, des ses petits-enfants, arrière-petits-enfants, etc., jusqu'à l'auteur. Une fois passée cette petite déception, j'ai su accrocher à la vie de tous ces descendants, toujours avec un intérêt renouvelé.
Puis finalement, la fin. Découvrir comment Alex Haley a découvert toutes ces parcelles de son histoire m'a fascinée et m'a aussi beaucoup émue. Tellement que je regrette presque de ne pas avoir d'ancêtres africains pour pouvoir découvrir mes origines sur cette terre ! En tout cas j'ai maintenant bien envie de découvrir mes origines, et je regrette énormément que chez nous, la tradition orale n'ait pas la même importance que dans les pays africains.


Catégorie : Végétal

3 commentaires:

Suzanne a dit…

Un roman que j'ai adoré sans parler de la série télévisée qui fût tout autant réussie. Excellent billet gentille dame et si le coeur t,en dit, je te conseille de lire «Queen» de Haley également . Une sorte de «suite» à «Racines» du moins les descendants....
Psssst: Je te cite:
[...]je regrette énormément que chez nous, la tradition orale n'ait pas la même importance que dans les pays africains.[...]

En effet. Puis comment veux-tu que ce soit possible, on ne respecte même plus notre langue alors imagine nos origines ??!!!

Isa a dit…

@Suzanne : Merci du compliment et surtout merci de la suggestion ! J'ignorais qu'il y avait une suite à ce roman !
Tu as bien trop raison à propos du respect de la langue. Je me donne d'ailleurs la mission d'y intéresser mes futurs élèves !

Anonyme a dit…

Merci pour cette confidence. Cordialement, Jean-Baptiste.

Je suis entrain de préparer un mémoire sur Cette magnifique Oeuvre.