«Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, " quinze ans, trois mois et deux jours ", décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains... déconcertants. Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit...»
*****
Dites-moi, c'est quand la dernière fois que vous avez été à la page 75 d'un roman tout en étant au chapitre 79 ? C'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre rempli d'images, de dessins, de plans ET de formules mathématiques ? Et c'est quand la dernière fois que vous avez lu un livre amusant tout en apprenant quelque chose ?
Tous ces points font partie des nombreuses particularités du livre de Mark Haddon. Une belle découverte pour moi. Vous connaissez mon intérêt pour l'autisme. Je dévore tout ce qui m'en apprend plus sur le sujet. Mais ce roman est vraiment quelque chose, parce qu'il allie apprentissage et loisir. J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les mésaventures de Christopher Boone, et à voir comment il pense. En plus, ça concorde tout à fait avec ce qu'à dit un garçon qui a le syndrôme d'Asperger dans une conférence. Pas étonnant, puisque l'auteur a travaillé avec des personnes TED pendant des années.
*****
Voici pour terminer quelques extraits:
*****
«Être intelligent, c'est regarder comment les choses se passent et s'en servir pour découvrir quelque chose de nouveau. Comprendre que l'univers est en expansion, par exemple, ou qui a commis un meurtre. Ou voir un nom et attribuer à chaque lettre une valeur de 1 à 26 (a=1, b=2, etc.), additionner les chiffres dans sa tête et trouver que le résultat est un nombre premier, comme Jésus-Christ (151), Scooby Doo (113), Sherlock Holmes (163) ou Doctor Watson (157).»
*****
« Le lendemain matin, le bus scolaire a doublé 4 voitures rouges d'affilée, ce qui voulait dire que c'était une Bonne Journée, alors j'ai décidé de ne plus être triste à cause de Wellington.»
*****
«Mentir, c'est dire que quelque chose s'est passé alors que ça ne s'est pas passé. En fait, il ne s'est passé qu'une chose à un moment donné et en un lieu donné. Et il y a un nombre infini de choses qui ne se sont pas passées à ce moment-là et à cet endroit-là. Si je pense à quelque chose qui ne s'est pas passé, je me mets à penser à toutes les autres choses qui ne se sont pas passées.Par exemple, ce matin, au petit-déjeuner, j'ai pris du Ready Brek et un milk-shake chaud à la framboise. Mais si je dis qu'en réalité j'ai pris des Shreddies et une tasse de thé (En fait, il n'y a aucune chance pour que je prenne des Shreddies et du thé, parce qu'ils sont bruns tous les deux), je me mets à penser à des Coco-Pops, à de la limonade, à du porridge et à du Pepsi, et je pense que je n'ai pas pris mon petit déjeuner en Égypte, qu'il n'y avait pas de rhinocéros dans la pièce, que Père ne portait pas de scaphandre, et ainsi de suite. Rien que d'écrire ça, j'ai la tête qui tourne et j'ai peur [...]. »
*****
«Je trouve qu'on ferait mieux d'appeler ça (les métaphores) un mensonge, parce qu'un chien n'a rien à voir avec le temps et que personne n'a de squelette dans son placard. Quand j'essaie de me représenter une de ces expressions dans ma tête, ça ne fait que m'embrouiller parce que imaginer une prunelle dans un oeil, ça n'a rien à voir avec aimer beaucoup quelqu'un et alors je ne me souviens plus de ce qu'on est en train de me dire. »
*****
«Siobhan dit que quand on ferme la bouche et qu'on expire bruyamment par le nez, ça peut signifier qu'on est détendu, ou qu'on s'ennuie, ou qu'on est fâché. Tout dépend de la quantité d'air qui sort de votre nez et de la rapidité avec laquelle il sort, de la forme qu'a votre bouche à ce moment-là, de la manière dont on est assis et de ce qu'on a dit juste avant et de centaines d'autres choses qui sont bien trop compliquées pour qu'on puisse les déchiffrer en quelques secondes.»