Éditions : Le livre de poche, 2002
Paru en anglais : 2000
412 pages
Quatrième de couverture :
À cinquante-six ans, Natalie Seebring, veuve depuis peu, scandalise ses enfants et la bonne société de Rhode Island en annonçant son remariage avec l'intendant de son magnifique vignoble d'Asquonset.
Quant à Olivia, la jeune artiste qui a restauré pour elle des photos anciennes, elle est fort surprise lorsque Natalie la convie à passer plusieurs semaines dans sa propriété, afin de l'aider à écrire son histoire. Car cette femme décidée à vivre suivant sa volonté entend aussi s'expliquer.
Au fil des jours, Olivia découvre le passé de Natalie Seebring : la ruine de son père dans le krach de 1929, le difficile recommencement sur le domaine alors modeste, et la tendresse qui, dès l'enfance, l'a unie au jeune Carl, fils de paysans
.
Une complicité profonde, faite d'affection et d'admiration, naît bientôt entre ces deux femmes de générations différentes, que la romancière du Refuge du lac rend merveilleusement humaines et attachantes.
Mon commentaire :
Je continue à vider ma bibliothèque de ses intrus, c'est-à-dire des livres dont je ne sais trop comment ils y sont parvenus. L'idée de lire une petite romance ne m'enchantait pas particulièrement. Mais souvent, une fois les premières pages passées, je me trouve à défiler les pages l'une après l'autre, guidée par un plaisir coupable, puisque ma tête me dit sans cesse que c'est complètement cliché.
Ma lecture de ce roman a particulièrement mal commencé, car d'entrée de jeu, on voit une erreur flagrante sur la quatrième de couverture. Natalie Seebring n'a pas 56 ans, mais bien 76 ans. On s'explique donc un peu mieux le scandale causé par l'annonce de son remariage quelques mois après le décès de son mari.
J'étais fort irritée de cette erreur, m'attendant presque à en retrouver à toutes les pages. C'est fort heureusement la seule qui m'ait sauté aux yeux, et bientôt je me suis mise à lire cette histoire avec intérêt.
Un aspect qui m'a particulièrement plu est que tout ne tourne pas autour de l'histoire entre Olivia et Simon. On y lit aussi l'histoire d'Olivia, abandonnée par sa mère, et de sa fille Tess une petite fille de dix ans revêche et atteinte d'une dyslexie handicapante. Il y a l'histoire de Nathalie Seebring qui a grandement participé au succès du vignoble dans l'ombre de son mari Alexander. On lit également l'histoire des enfants de Natalie qui ont parfois souffert d'avoir une mère si occupée. On en apprend aussi beaucoup sur la culture de la vigne ainsi que sur la fabrication du vin.
Ce que j'ai moins aimé, par contre, elle la façon dont on aborde le sujet de la dyslexie. Bon, le livre a paru en 2000 et, 18 ans plus tard, on en connait sans doute beaucoup plus sur le sujet. Mais de laisser entendre qu'avec beaucoup de travail, la lecture deviendra aussi facile pour Tess que pour les autres enfants, c'est rêver en couleurs. La dyslexie est une condition permanente qui peut se travailler, mais qui est persistante. D'où le terme trouble de l'apprentissage qui lui est accolé.
Le vignoble est une petite histoire qui se lit facilement les soirs de semaine où on est fatigués, mais qui n'est pas inoubliable. Pas la peine de faire des pieds et des mains pour trouver le bouquin, mais si vous le trouvez, c'est une bonne petite romance pas trop cul-cul (excepté pour la dernière phrase qui est aberrante : «[...]Même si elle ne le méritait probablement pas, elle allait le garder pour elle toute sa vie.» WTF ? Depuis quand on rabaisse son héroïne en fin de roman? En tout cas).